Vous allez redevenir n°1 mondial grâce à votre titre. Qu'est-ce que cela représente pour vous ?
"C'est génial. C'est un des premiers objectifs que je m'étais fixé en début de saison : essayer de récupérer la place de n°1 mondial le plus vite possible, ou terminer l'année n°1 mondial. Réussir à le faire, c'est un rêve. Et le faire le jour où je remporte un nouveau Grand Chelem est un sentiment encore meilleur. C'est tout ce pour quoi je travaille."
Votre adversaire en finale, Jannik Sinner, a estimé qu'il avait joué de façon trop "prévisible". Partagez-vous son opinion ?
"Je ne dirais pas qu'il était prévisible, mais je le connais bien. J'ai joué tellement de matches contre lui. Il a dit qu'il regardait mes matches pour étudier mon jeu, je fais la même chose. Je regarde beaucoup de ses matches, déjà parce que j'adore le voir jouer (...) et ensuite parce que j'adore étudier la manière dont il joue, comment il se sent. Je connais son style, je sais ce qu'il va faire ou quelles sont les principales armes de son jeu. Mais même s'il peut se sentir prévisible, c'est très, très difficile de maintenir le même niveau et de jouer de longs échanges contre lui."
Vous êtes à l'inverse un joueur généralement imprévisible. A quel point la variété de votre jeu joue-t-elle un rôle dans vos succès ?
"C'est mon style, je pense que chaque joueur a le sien. Le mien consiste à apporter de la variété dans un match. J'ai le sentiment de pouvoir tout faire sur le court : des slices, des amortis, des frappes à plat... Et j'ai confiance en mon physique. J'ai l'impression de pouvoir attraper n'importe quelle balle, ce qui me donne la confiance et la sécurité nécessaires pour jouer en variant mes coups."
Avez-vous changé certaines choses dans votre jeu depuis votre défaite contre Sinner en finale de Wimbledon ?
"Directement après le match, je me suis dit que je devais améliorer certaines choses si je voulais le battre. Bon, évidemment, je ne suis pas reparti m'entraîner juste après la finale, j'ai pris une semaine pour moi où je n'ai absolument rien fait (rires). Mais je pensais déjà aux choses que je voulais améliorer. Durant les deux semaines précédant Cincinnati (7-18 août), j'ai travaillé certains aspects spécifiques de mon jeu dont je sentais qu'ils devaient progresser si je voulais battre Jannik."
Votre entraîneur a jugé votre match "parfait". Qu'en pensez-vous ?
"C'est génial quand tu arrives à faire en sorte que ton entraîneur voie les choses de cette manière (sourire). Ce n'est pas facile, il veut toujours que je joue à mon meilleur niveau et il ne me dit pas très souvent que j'ai joué à la perfection. Mais il a raison, j'ai joué parfaitement, je suis obligé de le dire (rires). Si je veux gagner l'US Open, si je veux battre Jannik, je dois jouer à la perfection."
Vous n'avez perdu qu'un set du tournoi, en finale. Comment évaluez-vous votre tournoi dans son ensemble ?
"Je trouve que c'est mon meilleur tournoi. Depuis les premiers tours jusqu'à la fin, c'est le meilleur tournoi que j'aie jamais joué. Mon niveau a été très constant pendant le tournoi, ce dont je suis fier car j'y ai travaillé."
Le prochain tournoi du Grand Chelem au calendrier est le seul que vous n'ayez pas encore remporté, l'Open d'Australie. En faites-vous un objectif ?
"C'est mon premier objectif. C'est le premier ou le deuxième tournoi de la saison, et mon objectif principal reste de remporter les quatre Grands Chelems dans ma carrière. Que je le fasse en premier (avant Jannik Sinner, NDLR) ou en deuxième, ça m'est égal. Je veux juste y parvenir. Bien sûr, je vais essayer de gagner dès l'an prochain, mais si ce n'est pas en 2026 j'espère que ce sera dans deux, trois ou quatre ans."