Vous êtes le premier joueur monégasque à atteindre la finale d'un Masters 1000. Quel sentiment cela vous procure-t-il ?
"Beaucoup d'émotions. Quand j'ai rallumé mon portable aux vestiaires, j'ai découvert plein de messages venus de la maison, de Monaco, de mes meilleurs amis, ma famille. C'était compliqué de ne pas verser quelques larmes. C'est incroyable pour moi. En simple, je suis le seul membre (monégasque) du top 1.000, mais en double on a deux joueurs dans le top 50, on est loin d'avoir une mauvaise équipe de Coupe Davis. Mais bien sûr, c'est historique, j'ai sans doute battu un record (national) à chaque tour. Monaco est un pays tellement petit, on n'a pas énormément de sportifs de haut niveau. Voir tout le bonheur que je suscite à la maison, c'est sûrement ce qui fait le plus chaud au cœur en ce moment."
Vous êtes 204e au classement ATP. Que représente le fait d'avoir battu Novak Djokovic, ex-n°1 mondial et vainqueur de 24 titres en Grand Chelem ?
"J'ai raté Roger Federer et Rafael Nadal, ils ont arrêté leur carrière avant que je commence à disputer le même genre de tournois qu'eux. Donc le simple fait d'affronter Djokovic, même une seule fois, c'est déjà incroyable. Il m'a breaké dès le début, en jouant comme je l'avais imaginé. J'étais soulagé de débreaker aussi vite que possible, je pense que c'est à ce moment-là que le match a réellement commencé. Il (Djokovic) a 38 ans, c'est irréel de voir ce qu'il fait encore à cet âge-là. Quand j'ai gagné le premier set, les pensées se bousculaient dans ma tête. Mais à chaque fois, je les mettais de côté pour penser à mon prochain retour ou mon prochain service. Je suis très fier de la façon dont j'ai géré le match mentalement."
Comment êtes-vous parvenu à conclure ce match ?
"Il y a eu quelques moments de tension. J'ai réussi à conclure le premier set bien plus facilement que le second. Dans le deuxième set, il a réussi à me faire courir davantage et j'ai joué de façon plus défensive au début. Le point positif, c'est que j'ai réussi à changer d'attitude en fin de set. Dans le dernier jeu, mes mains tremblaient un peu, il faisait les retours qu'il fallait, j'ai même dû sauver une balle de débreak. Je suis très fier de moi."
Vous allez grimper aux alentours de la 58e place mondiale dans le prochain classement mondial. C'est un accomplissement pour vous ?
"C'est un énorme accomplissement après ce que j'ai traversé l'an dernier, où j'étais tellement proche du top 100 avant de devoir m'arrêter un moment (en raison d'une blessure à l'épaule droite, NDLR). Je pensais que le top 100 était atteignable d'ici la fin de la saison. Il suffit parfois de gagner un Challenger (tournoi du circuit secondaire, NDLR) pour en gagner un deuxième, puis un troisième... J'aurais déjà été heureux en terminant l'année 99e ou 100e. Me dire que je vais grimper à la 58e place au moins, je n'ai pas encore réalisé. Je vais pouvoir jouer les plus grands tournois du monde (sans passer par les qualifications, NDLR). Ca me rend super heureux."