Les jours se suivent et ne ressemblent pas sur le Rocher. Après les qualifications de Daniil Medvedev aux dépens d'un match crispant contre Alexander Zverev (3/6 7/5 7/6) et de Lorenzo Musetti contre Novak Djokovic (4/6 7/5 6/4), sans oublier le succès du qualifié Jan-Lennard Struff contre Casper Ruud (6/1 7/6), les héros du jeudi n'ont pas tenu le choc vendredi.
Finalement, c'est Struff qui a été le seul à insuffler un peu de suspense lors du 1er 1/4 de finale de la journée contre Andrey Rublev. Certes, ce fut un brin tard et c'est surtout le Russe qui a ouvert la porte alors qu'il menait 6/1 4/3 service à suivre. Toujours capable de se frustrer au point de se mettre en danger alors qu'il dominait nettement un joueur qui en était à son 7e match, il a tout de même abordé le jeu décisif en réalisant un mini break d'emblée qu'il a pu conserver.
Cet apéritif nous avait ouvert l'appétit avant les trois plats de résistance. Mais les chocs ont accouché de souris. Invaincu depuis 12 rencontres à Monte Carlo et double tenant du titre, Stefanos Tsitsipas a été puni par Taylor Fritz qui n'avait encore jamais battu un Top 10 mondial sur terre battue. Breaké 4 fois, le Grec n'est jamais entré dans son match. Breaké d'entrée par l'Américain, Tsitsipas a été mené 4/0 dans le premier set perdu 6/2. De nouveau breaké dans le 7e jeu de la 2e manche, il a réagi immédiatement... avant de perdre de nouveau sa mise en jeu et de s'incliner sur un jeu blanc (6/4). Alors que Djokovic avait été accroché par Ivan Gakhov puis battu par Musetti et que Rafael Nadal a annoncé son forfait pour le tournoi de Barcelone, la tête de série numéro 2 apparaissait comme le grand favori pour survoler la saison sur terre battue avant Roland-Garros. Cette défaite est surprenante et peut interroger car Tsitsipas n'est pas coutumier du fait.
La défaite de Medvedev contre Rune (6/3 6/4) n'est pas une surprise, le Russe n'ayant, de son propre aveu, jamais pris un set à l'entraînement au Danois sur ocre. La tête de série numéro 6 a fait étalage de son niveau tactique en dominant les échanges, en proposant des changements de rythme et en étant performant en retour. Le Russe n'est pas un grand fan de la terre battue mais ce succès de Rune est éloquent, même si on aurait aimé davantage de répondant.
Enfin, le duel 100% italien entre Sinner et Musetti n'a pas non plus atteint des sommets. La tête de série numéro 7 a vite pris la mesure de son compatriote qui n'a pas été en mesure de confirmer sa victoire contre le Djoker la veille. Double breaké dans les deux sets, Musetti n'a pas pu converti les 5 balles de débreak et les deux sauvées par Sinner sur sa première mise en jeu de la 2e manche ont attesté de sa solidité et de sa supériorité dans l'échange.
Ces oppositions de style alléchantes n'ont donc pas convaincu. Le dernier carré sera-t-il du même acabit ? Réponse samedi après-midi.
