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L'année 2025 est-elle celle de trop pour Novak Djokovic ?

L'année 2025 est-elle celle de trop pour Novak Djokovic ?
L'année 2025 est-elle celle de trop pour Novak Djokovic ?AL BELLOGETTY IMAGES NORTH AMERICAGetty Images via AFP

Après trois défaites consécutives, Novak Djokovic retrouvait vendredi les joies de la victoire sur les courts de Miami. Une joie partagée avec le public mais qui montre surtout la fragilité du Serbe, dont la question de la fin de carrière est sans doute plus que jamais évoquée.

C’était une première depuis plus de deux mois vendredi soir : Novak Djokovic, quittant un court avec le sourire et son nom scandé par le speaker. À Miami, le Serbe, actuel numéro 5 mondial, a gagné son match en deux sets face au local Rinky Hijikata (6-0, 7-6), pour se hisser au troisième tour. Une 410e victoire en Masters 1000 qui lui permet d’égaler Rafael Nadal, mais surtout de mettre fin à une série de trois défaites consécutives.

Il y a moins de deux semaines, ‘Nole’ quittait Indian Wells la mine déconfite, battu en trois sets dès son entrée en lice par le Néerlandais Botic van de Zandschulp (2-6, 6-3, 1-6) pourtant nettement moins bien classé que lui. Et avec un constat : "Les choses ont un peu évolué ces dernières années, j'ai eu du mal à jouer au niveau espéré. De temps à autre je réussis un très bon tournoi, mais la plupart du temps c'est une bataille." 

La fin d'une "carrière incroyable" ?

Mi-février, c’est le tournoi de Doha qu’il quittait dès son premier match, battu par Matteo Berrettini en deux sets (6-7, 2-6), dans une rencontre qui fêtait pourtant son retour les courts après un mois d’absence et un abandon à l’Open d’Australie en demi-finales pour une blessure à la cuisse. Pour autant, à 37 ans, Djokovic dit s’être "très bien senti" après sa victoire à Miami et trouve "encourageante" la façon dont il a joué.

Une des raisons de ce retour réussi ? Son élimination précoce à Indian Wells. "J'ai eu beaucoup de temps depuis ma défaite, ironise-t-il. Cela fait deux semaines, donc j'ai eu beaucoup de temps pour travailler mon jeu. Je pense que nous avons fait du très bon travail." Pourtant s’il on écoute l’ancien numéro un mondial, il ne retrouve son niveau que lors des entraînements. "Je regrette de jouer ainsi vu la qualité de mes entraînements ces temps-ci", lâchait-il frustré après son élimination il y a dix jours.

Une petite phrase a même fait tiquer les observateurs : "Je suis déçu d'avoir perdu mais si on prend un peu de recul j'ai connu une carrière incroyable." Le début de la fin pour Djoko ? La dernière saison du Serbe avait déjà donné des premiers signaux d’alerte. Pour la première fois de sa carrière depuis 2017, ‘Nole’ n’avait remporté ni Grand Chelem ni Masters 1000. Pire encore, il n’avait remporté aucun tournoi ATP de la saison, une première depuis… 2006 pour Novak Djokovic. Son triste exercice s’était même terminé sur un forfait au Masters ATP de Turin, dont il avait pourtant remporté les deux dernières éditions.

La NextGen de plus en plus proche

S’il n’a jamais fixé de date de fin pour sa carrière, Djokovic reconnaît largement en interview que les dernières années sont compliquées. "Les choses ne sont pas les mêmes qu'il y a 10 ou 15 ans. J'essaie toujours de prendre soin de mon corps au quotidien, mais c'est plus compliqué. Je fais de mon mieux au vu des circonstances", expliquait-il après son échec à Doha. Pourtant au Qatar, il dit ne pas avoir ressenti de douleurs, mais juste avoir été "battu par un meilleur joueur".

S’il a longtemps fait vaciller la fameuse NextGen, les dernières défaites contre Alexander Zverev, Matteo Berrettini ou Jannik Sinner montrent que le vent est en train de tourner et que papy ne fait plus vraiment de la résistance. Une situation qui génère de la frustration : "Quand on est régulier pendant tant d'années, on a des attentes élevées. (…) Ce n'est pas évident à gérer pour moi. Rien ne vous prépare à cela, en quelque sorte. Il faut le vivre et essayer de faire au mieux." 

Il pense à sa retraite, mais...

Un aveux d’impuissance partagé par ses proches. "Mon père a essayé de me faire prendre ma retraite depuis un certain temps, raconte Novak Djokovic dans une interview pour GQ début janvier. Il comprend la quantité et l’intensité de la pression et de la tension, et le stress qui affecte ma santé, mon corps et, par conséquent, tous ceux qui m’entourent, y compris lui. C’est pourquoi il m’a dit : ‘Mon fils, commence à réfléchir à la façon dont tu veux en finir.’"

Lui-même confie réfléchir "à la manière" dont il veut arrêter : "Je pense surtout au ‘comment’ plus qu’à une date particulière. Si je commence à perdre davantage et à sentir un fossé se creuser, que je montre plus de difficultés à surmonter les obstacles des Grands Chelems, alors j’en resterai probablement là." En attendant Djokovic lui ne veut pas satisfaire ceux qui lui martèlent "de finir sur une bonne note" mais dit se "sentir capable de battre les meilleurs joueurs du monde en Grand Chelem". À Melbourne, il avait été au rendez-vous. S’il continue à trier ses tournois, peut-être pourra-t-il surprendre à Paris ?