Après cette finale improbable à Shanghai contre votre cousin Arthur Rinderknech, avez-vous le sentiment d'être entré dans une nouvelle dimension ?
"Je suis peut-être un peu plus rentré dans une nouvelle dimension que lui, parce que les gens ne me connaissaient pas avant. Lui, on le connaissait déjà, ça fait cinq ans qu'il est dans le top 100. Moi, je sors de nulle part, ce titre sort de nulle part, même si je savais qu'avec mon niveau de jeu, j'étais capable d'être aux alentours des 50 meilleurs mondiaux. Je me suis fait découvrir par le grand public. Je profite beaucoup de ce titre, et j'essaie surtout de bien le garder dans mon crâne pour tout aussi bien jouer ici."
Vous avez disputé l'ATP 500 de Bâle (défaite au premier tour contre le 4e mondial Taylor Fritz) entre Shanghai et Paris. C'était nécessaire de reprendre rapidement la compétition après votre exploit en Chine ?
"Au moment où j'ai fini Shanghai, j'ai vu que physiquement, tout allait bien, que je n'avais pas de douleurs. Alors pourquoi ne pas essayer de continuer à surfer sur la confiance, sur le niveau de jeu que j'avais ? Les organisateurs du tournoi de Bâle m'ont dit très vite qu'ils voulaient me donner la wild card (invitation pour intégrer directement le tableau final, ndlr). Je n'allais évidemment pas refuser ! Dix jours avant, j'étais 204e mondial et cette wild card, j'aurais sauté dessus."
Est-ce que vous appréhendez une baisse de régime de votre part dans les prochains mois ?
"Je rentre dans le vif du sujet, je vais jouer des membres du top 50. Je sais très bien qu'à un moment, ça peut arriver que je perde trois, quatre matches au premier tour d'affilée, pas parce que je joue mal, mais juste parce que je joue quatre fois d'affilée des top 20. Je suis très content que ce qui m'arrive, m'arrive en fin de saison. Je vais (bientôt) pouvoir couper, prendre un peu de vacances, continuer à profiter de ce qui m'est arrivé. Si c'était arrivé en début de saison, j'aurais enchaîné les tournois. Bâle, Paris, ce sont des tournois que je n'aurais pas joués (s'il était resté classé au-delà de la 200e place mondiale). On verra si je joue l'ATP 250 de Metz ou d'Athènes (2-8 novembre). Tout ce qui m'arrive maintenant est une petite cerise sur le gâteau."
Est-ce que le comportement des autres joueurs à votre égard a changé depuis Shanghai ?
"Évidemment. Tous les joueurs me félicitent, même des joueurs que je n'ai pas trop côtoyés avant. Carlos Alcaraz a eu des super mots pour moi, il a même fait un petit détour pour venir me checker et me dire des mots très sympas. Je vais avoir la chance d'être chaque semaine avec des joueurs comme ça et je vais tellement apprendre d'eux. Je suis assez sûr que ça va m'aider à progresser l'année prochaine."
Quel est votre niveau de fatigue après cette fin de saison chargée en émotions ?
"Si je commence à dire que je suis fatigué, que je n'ai pas envie d'être là, qu'on me mette une petite tarte ! (rires) Mentalement, je suis comme un enfant d'être ici. Je vais garder cet œil d'enfant, de 200e mondial dans un petit coin de ma tête, apprendre de tous ces joueurs et aussi garder cette petite flamme, cette petite folie que j'ai dans mon jeu quand j'affronte des très bons joueurs. C'est ce que je suis très content d'avoir fait contre Fritz à Bâle, et j'espère aussi le faire ici !"
