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Show d'entrée, capacité, surface : Cédric Pioline dévoile les nouveautés du Masters 1000 de Paris

Cédric Pioline à Paris le 9 octobre.
Cédric Pioline à Paris le 9 octobre.JOEL SAGET/AFP

Directeur du Masters 1000 de Paris, qui déménage à La Défense Arena après pratiquement 40 ans à Bercy, Cédric Pioline révèle à l'AFP les principales nouveautés à attendre pour l'édition 2025, qui se disputera du 27 octobre au 2 novembre.

QUESTION : Le Masters 1000 de Paris change d'écrin pour la première fois depuis sa création en 1986. Pourquoi avoir quitté le chaudron de Bercy ?

RÉPONSE : "Il y a neuf Masters 1000 dans le monde, un dixième en création (très probablement en Arabie saoudite, NDLR). Nos collègues évoluent fortement depuis pas mal d'années, investissent beaucoup. Le contexte mondial fait que nous aussi, on devait continuer à respecter une forme de rythme qui est imprimé par les autres (Masters 1000), mais aussi les Grands Chelems. On avait besoin de pouvoir évoluer, tout simplement."

Q : Concrètement, qu'est-ce qui n'allait plus à Bercy ?

R : "En tant que Masters 1000, le cahier des charges (de l'ATP) nous impose d'avoir 28 équipes de double. Et avec les trois courts de compétition que nous avions là-bas, on n'avait pas la possibilité d'avoir ce format de double, on était à 24 équipes. Sur les courts N°1 et 2, la hauteur sous plafond était insuffisante, en tout cas par rapport aux standards: c'est 12 mètres (selon le cahier des charges), et on était légèrement en dessous de 10 mètres. Et puis d'une manière globale, on était un petit peu à l'étroit."

Q : Le risque était donc réel que le tournoi soit rétrogradé à une catégorie inférieure (ATP 500 ou 250) ?

R : "Sans évolution de notre part, sur un cycle à moyen terme – on parle de quatre à cinq ans – il y avait une possibilité d'être dégradé."

Q : Bercy était connu pour ses shows d'entrée des joueurs mémorables. Allez-vous perpétuer cette tradition à La Défense ?

R : "Le tunnel qui a été créé (à Bercy) dans les années 2010 était une belle innovation, un marqueur extrêmement fort. On est arrivés au constat qu'une nouvelle salle égalait à un nouveau show. Il sera beaucoup plus vertical, encore plus basé sur de la lumière de type laser, du mapping. Ce moment doit être vraiment immersif. Ça doit être un voyage, les gens qui sont là doivent s'évader. Ça va être assez différent, aussi parce que l'espace du court central est plus grand – enfin, il n'est pas conçu de la même manière. Pour les joueurs, la distance pour arriver jusqu'au court est plus importante qu'à l'AccorArena."

Q : En dehors du show d'entrée, quelles seront les nouveautés cette année ?

R : "On passe à quatre courts de compétition. Il y aura des matches de qualifications en simple sur le court N°3, mais ce court-là n'a pas vocation à accueillir des matches de simple du tableau final. C'est uniquement pour faire passer le complément de matches de double, et le court N°3 va assez rapidement basculer en court d'entraînement."

Q : Quelle sera la capacité d'accueil du public des différents courts ?

R : "Le Central aura une capacité aux alentours de 17 500 personnes, qui en fait le deuxième court le plus grand au monde parmi les évènements pérennes (tournois organisés chaque année, NDLR), derrière le Central de l'US Open. Il y aura un peu plus de 4 000 places sur le court N°1 et 4 000 sur le court N°2. Le court N°3 a une capacité de quelques centaines de places. Nous avons aussi pris le parti d'augmenter la surface de jeu pour le confort des joueurs. (À Bercy), les courts annexes étaient un peu justes par rapport à l'engagement physique des joueurs et leur couverture de terrain."

Q : Vous aviez accueilli plus de 175 000 personnes au Masters 1000 de Paris en 2024, un record de fréquentation. Visez-vous les 200 000 cette année ?

R : "Il y a une vraie curiosité pour le nouveau site. Le chiffre de 200 000 spectateurs serait symbolique pour nous. Si on l'atteint, on le dépasse ou on l'approche, on en sera ravis. Mais on ne va pas crier victoire avant (d'y parvenir)."

Q : Le revêtement du court sera-t-il strictement identique à celui de l'an dernier ?

R : "On a pris le parti par rapport à l'an passé de ralentir légèrement (la surface de jeu, NDLR), et d'être le plus aligné possible avec les Finales ATP de Turin, qui débuteront une semaine plus tard. On va avoir quelque chose de totalement uniforme en termes de revêtement (sur les quatre courts)."

Q : La saison a été marquée par l'offensive judiciaire d'un syndicat et de plusieurs joueurs qui reprochaient à l'ATP de les "exploiter financièrement". La dotation du tournoi va-t-elle être revue à la hausse ?

R : "On a une augmentation de 3 % cette année (946 610 euros pour le vainqueur, NDLR), mais qui est en fait une augmentation imposée par l'ATP. Tous les ans, on va avoir une augmentation, tout ça est acté. Et je pense que c'est bien. Nous, en tant que Masters 1000, nous avons de la visibilité. On peut avoir une vision du prize money dans trois, quatre, cinq ans, donc quelque part, (déjà) se dire comment il faudra générer des revenus complémentaires pour répondre à ça".