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Boisson-Pegula, le huitième qu'on n'attendait pas à Roland-Garros

Jessica Pegula à Roland-Garros.
Jessica Pegula à Roland-Garros.ANNE-CHRISTINE POUJOULAT/AFP
L'une est n°3 mondiale, l'autre classée au-delà de la 300e place : éloignées par le palmarès, l'âge et le classement, Jessica Pegula et Loïs Boisson ont pourtant en commun de s'être invitées en huitièmes de finale de Roland-Garros, où elles s'affronteront lundi.

"Jessie" dans le métro

On peut être classée dans le top 3 et prendre le métro incognito : c'est ce qu'a démontré récemment Pegula dans une vidéo sur Instagram, où l'Américaine de 31 ans emprunte la ligne 9 sans être sollicitée outre mesure par les passagers.

"J'aime bien ne pas être reconnue", a souri la n°3 mondiale samedi en conférence de presse.

"Enfin, ça dépend un peu de l'endroit où on me reconnaît. Ça varie d'un pays à l'autre", a fait remarquer la finaliste de l'US Open 2024, fille des propriétaires des Buffalo Bills (une franchise de football américain) et des Buffalo Sabres (hockey sur glace).

Avec Emma Navarro (9e), Pegula est la moins connue des quatre Américaines du top 10.

Coco Gauff (2e) a percé très jeune sur le circuit, remporté l'US Open en 2023 et les Finales WTA en 2024. Au-delà du tennis, sa voix porte également quand elle s'exprime sur les sujets sociétaux.

Également catégorisée comme jeune prodige du circuit à ses débuts, Madison Keys (8e mondiale à 30 ans) a mis plus de temps à confirmer mais elle a fini par remporter un titre en Grand Chelem, en janvier à l'Open d'Australie.

"Nos histoires, nos parcours et nos âges sont complètement différents, c'est délicat de nous comparer", a estimé Pegula samedi.

"Mais c'est ce qui arrive quand on a trois Américaines qui ont performé ces dernières années", a ajouté cette membre du Conseil des joueuses de la WTA, chargé de porter la voix de ses homologues auprès des instances.

A l'aise sur dur et sur gazon, l'Américaine apprécie moins la surface ocre et c'est d'ailleurs sur la terre battue verte du WTA 500 de Charleston qu'elle a remporté début avril son premier titre sur la surface.

La terre battue verte, plus "rapide" et "granuleuse", est "clairement un peu différente" de l'ocre parisien, a reconnu Pegula, qui s'apprête à affronter pour la première fois une Française à Roland-Garros.

Boisson exploite la "pression"

De son côté, Loïs Boisson (361e) est, à 22 ans, la joueuse la moins bien classée des huitièmes de finale, et une des deux seules à ne pas être tête de série.

Présente pour la première fois de sa carrière dans le tableau final de Roland-Garros sur invitation, la Dijonnaise est en outre la dernière rescapée française à Roland-Garros, hommes et femmes confondus.

"Être en deuxième semaine, c'est incroyable", s'est émerveillée Boisson après avoir vaincu des douleurs à un genou et sa compatriote Elsa Jacquemot (138e) au troisième tour.

Revenue en 2025 d'une longue convalescence après s'être déchiré un ligament du genou gauche juste avant la précédente édition de Roland-Garros, la Française a assuré ne pas être "surprise" par sa victoire au premier tour contre la 22e mondiale Elise Mertens.

"Je sais que j'ai le niveau pour jouer à ce niveau-là", reste désormais à "arriver à le faire sur tous les matches, à rester constante toute l'année", avance Boisson, qui devrait intégrer au moins le top 200 à l'issue du tournoi.

"Au départ, il y a pas mal de pression, de stress parce que c'est Roland. Mais au final, je pense que je m'en sers assez bien. Quand j'arrive sur le terrain je suis détendue, je suis relâchée et j'arrive à jouer mon tennis", a-t-elle apprécié.

Pour l'ex-n°4 mondiale Caroline Garcia, "forcément, Pegula est largement favorite sur le papier, sur le classement, sur l'expérience et aussi, j'imagine, sur la fraîcheur physique et mentale. Après, c'est le tennis, tout est possible", a jugé la Française.