QUESTION : Quel est votre sentiment après avoir perdu l'une des plus belles finales de Grand Chelem de l'histoire ?
RÉPONSE : "Je suis content de proposer ce niveau de jeu, content de mon tournoi, mais évidemment cette défaite fait mal. C'était un match de très haut niveau, c'est certain, donc je suis heureux d'en avoir été acteur. Mais le résultat est douloureux."
Q : Après votre suspension de trois mois, vous n'êtes revenu que trois semaines avant Roland-Garros. Ce manque de compétition vous a-t-il pénalisé en fin de match ?
R : "Physiquement, je me sentais plutôt bien, fatigué évidemment, mais il l'était aussi. C'était un match physique, une bataille mentale. Mais maintenant que le résultat est connu, je ne peux plus faire grand-chose. C'est déjà arrivé à d'autres joueurs dans le passé, aujourd'hui c'était mon tour. Je vais essayer d'oublier ça d'une façon ou d'une autre et de repartir de l'avant."
Q : Avez-vous ressenti une pression particulière liée au fait que vous affrontiez pour la première fois votre grand rival Carlos Alcaraz en finale d'un Grand Chelem ?
R : "Je n'ai même pas réfléchi au fait que c'était une finale. J'essaie de battre un joueur après l'autre, aujourd'hui c'était Carlos en face. J'étais prêt, beaucoup plus qu'à Rome (où Sinner avait perdu en deux sets contre Alcaraz, NDLR), je pense que ça s'est vu. Je n'ai eu qu'un tournoi sur terre battue pour préparer Roland-Garros. Aller en finale (et la perdre) est difficile à accepter, car j'ai eu de nombreuses occasions: un break d'avance dans le quatrième set, trois balles de match... il y a eu beaucoup d'opportunités que je n'ai pas su saisir. Mais si tu ne regardes que le négatif, tu ne t'en remettras jamais. Je crois que je me suis amélioré comme joueur depuis l'an dernier, c'est positif, donc je vais continuer à travailler."
Q : Comment comptez-vous digérer cette défaite ?
R : "C'est dans ces moments que ma famille, les gens qui me connaissent, m'aident réellement. Parfois, c'est moi qui leur donne et parfois, c'est moi qui les sollicite. Aujourd'hui, c'est mon tour de solliciter le soutien de mes proches, ils seront sûrement contents que je rentre à la maison, en famille. Comme je l'ai toujours dit avant le début de ma carrière, je n'aurais jamais pensé me retrouver dans cette position, ce n'était même pas un rêve, c'était tellement lointain. Et aujourd'hui, je me retrouve ici, à jouer la plus longue finale de l'histoire de Roland-Garros (5h29, NDLR). Donc ça fait mal, mais d'un autre côté, tu ne peux pas éternellement pleurer sur ton sort."
Q : Avez-vous conscience d'avoir livré l'une des plus grandes finales de l'histoire en Grand Chelem, du niveau des duels Borg-McEnroe ou de ceux opposant Roger Federer, Rafael Nadal et Novak Djokovic ?
R : "Je pense que chaque rivalité est différente. À l'époque, ils jouaient un tennis un peu différent. Aujourd'hui les balles vont vite, c'est très physique, de mon point de vue, on ne peut pas comparer. J'ai eu la chance de jouer contre Novak, contre 'Rafa', malheureusement pas contre Roger. Battre ces joueurs demande beaucoup d'efforts, et j'ai le même sentiment avec Carlos et quelques autres joueurs. C'est beau de voir que nous pouvons produire un tennis pareil, c'est bon pour le tennis dans son ensemble, il y avait une belle ambiance dans le public aujourd'hui. Donc oui, je suis évidemment content de faire partie de tout ça, mais je serais encore plus content si j'avais gagné le trophée."