Auteur d'un tournoi étonnamment bon, Arthur Fils abordait cette rencontre face à Daniil Medvedev avec l'envie de réaliser son premier gros coup de la saison. On le sait, le Français performe à Indian Wells depuis la semaine passée -même s'il a été à deux doigts de sortir face à Musetti-, et ce, après énormément de difficultés rencontrées en début d'année en Australie et dernièrement à Dubaï.
Malgré la bonne dynamique, le Français était forcément outsider face à un Medvedev en quête de son premier trophée en 2025. Le Russe entame la partie comme il a terminé son dernier match face à Tommy Paul, c'est-à-dire en feu. Un break d'entrée, à 1-1, et un premier set mené de la tête et des épaules face à un Fils qui se montre bien trop timide. Le natif de Bondoufle est tout proche de laisser filer un nouveau service à 3-1, tandis qu'en face, le Russe remporte ses mises en jeu avec trop de facilité.
Medvedev s'adjuge logiquement la première manche 6-4 et on se dit que la suite risque d'être compliqué pour celui qui sera numéro 1 français la semaine prochaine et, a minima, 18e au classement ATP. Et pourtant, Fils réagit et montre pourquoi il est arrivé au stade des quarts de finale en Californie. Son premier service est remporté sur le fil, avant de prendre pour la première fois de la rencontre la mise en jeu de Medvedev. 2-0, puis 3-0, grâce à un tennis beaucoup plus agressif et entreprenant.
Le numéro 6 mondial se remet alors progressivement dans le match, avant d'arriver au tournant du set. Mené 0-30, à 4-2, Fils remonte point par point grâce à son excellente première, poussant à la faute le Russe. Ça passe pour lui, qui égalise à un set partout sur un double break (6-2).
A priori, la deuxième manche semble avoir donné des ailes au Français, qui peut aborder le dernier set avec plus de légèreté. Mais c'était sans compter le réveil de Medvedev et l'implication progressive du vent. Entre ce facteur naturel si présent à Indian Wells, des coups joués avec précipitation et une justesse retrouvée chez l'adversaire, Arthur Fils va retomber dans les travers du début de rencontre. Le Russe se positionne à 0-40, mais le Français remonte au culot à 40-40, avant d'entamer un combat engagé. Ça envoie du lourd, mais finalement, ce sont les fautes du joueur de 20 ans qui lui joueront un mauvais tour. Le break est fait pour le Russe après une bataille de six minutes (2-1).
Même si on pense l'inverse, Medvedev n'a pas fait le plus dur. La perte du jeu aura un effet positif sur Fils, qui se relâche et retrouve le tennis du deuxième set. Beaucoup plus juste, il réussit à acculer Medvedev grâce à ses grosses frappes, avant de le pousser à la faute sur sa balle de débreak (2-2). Le Français confirme dans la foulée grâce à une grosse mise en jeu et derrière, il réalise à nouveau un jeu monumental pour s'assurer le service de son adversaire (4-2). Mais le Russe répond du tac au tac après avoir retrouvé sa précision. Il recolle tout de suite en débreakant à son tour (4-3).
Le scénario de cette dernière manche est totalement loufoque et aucun des deux joueurs ne parvient à porter le coup fatal après un break. Chacun prend ses jeux de service et c'est finalement au tie-break que les choses doivent de décanter. Au coude à coude jusqu'au money-time, Medvedev est le premier des deux hommes à se procurer une balle de match. Mais Fils la sauve, avant de se déchirer sur le point suivant. Le Russe craque à son tour après un long échange, mais c'est finalement sur sa troisième balle de match qu'il se qualifiera pour le tour suivant (6-4, 2-6, 7-6 (7)).
Le Français, qui devra attendre pour sa première demi-finale dans un Masters 1000, peut s'en vouloir. Il aura enchaîné trop de fautes directes dans les moments décisifs. Nul doute, un apprentissage pour l'avenir. Medvedev, lui, qui aura été repoussé dans ses retranchements, affrontera Rune en demi-finale.