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FlashPing #5 - Flavien Coton : "Être 43ᵉ mondial, c'est super, mais je ne peux pas m'arrêter là"

Flavien Coton lors de son match contre Xiang Peng à Pékin.
Flavien Coton lors de son match contre Xiang Peng à Pékin.ADEK BERRY/AFP/Flashscore

En ayant atteint les 8ᵉˢ de finale d'un Grand Smash à 17 ans, Flavien Coton a prouvé qu'il se rapprochait des meilleurs mondiaux. Sa première sélection en équipe de France à l'occasion des Championnats d'Europe qui commencent dimanche est une juste récompense de sa progression en 2025. Seconde confession d'un futur champion pour Flashscore France.

Il y a un an, au Champions de Montpellier, on découvrait un adolescent plus que prometteur, qui avait déjà repoussé les limites du ping français pour son âge. Depuis, Flavien Coton est passé dans une autre dimension : celle d'un futur grand joueur. 

Désormais en équipe de France, il s'apprête à vivre sa première grande compétition chez les grands et il ne compte pas s'arrêter en si bon chemin.

Flashscore : Quelques jours après la fin du China Smash où vous avez atteint les 8ᵉˢ de finale, quel bilan faites-vous ?

Flavien Coton : Ce n'était que mon deuxième Grand Smash. Et, ma première compétition en Chine, donc c'était quand même assez nouveau pour moi, mais j'ai bien géré toute cette pression, cette médiatisation qu'il y a en Chine. Je suis de ce fait forcément très content de mon résultat et du niveau de jeu. Atteindre les huitièmes de finale, c'est un très bon résultat. J'étais proche d'aller même plus loin. J'ai fait un bon match sur Xiang Peng. Forcément un peu frustré de l'issue du match, comme je menais 10-5 (dans le troisième set, ndlr), mais pas trop déçu. C'est positif, j'ai hâte de la suite.

FS : Ce match face à Xiang Peng, est-ce l'un de vos meilleurs matches ?

FC : Je pense que c'est l'un de mes meilleurs matchs, oui. Ce n'était que le deuxième joueur dans le Top 10 que j'affrontais, donc ça aussi, c'était assez nouveau. Et je n'ai pas été perturbé par les 7000-8000 spectateurs qui étaient contre moi. Je pense avoir fait l'un de mes meilleurs matchs, parce que je mène 1-0, 4-0, puis 1-1, 10-5 sur le 9ᵉ mondial. Surtout, derrière, il bat le Hugo Calderano (N°3) et il mène sur Wang Chuqin (N°1). Il a peut-être joué plus que N°9 sur cette compétition, donc c'est top d'avoir pu rivaliser avec lui.

FS : Comment expliquez-vous d'ailleurs ce qu'il s'est passé quand il a effacé plusieurs balles de set ? Avez-vous eu peut-être peur de gagner ? Ou est-ce lui qui a fait les bons choix au bons moments ?

FC : Je n'ai pas senti avoir fait de mauvais choix. J'ai quand même osé. À 10-7, j'ai fait un service long. Bon... il a anticipé, mais c'était le jeu de le faire, je pense. Lui a passé un cap à ce moment-là. Puis, c'est certain que sur le point à 10-8 en top sur top, j'étais en bonne position... je pense que j'aurais dû le gagner. Il m'a fait mal, celui-là, forcément, parce que derrière, on a senti que j'étais moins bien. Mais, je n'ai pas eu le sentiment de paniquer, que je n'ai pas osé développer mon jeu. Au contraire, j'ai essayé plein de choses différentes, et c'est surtout lui qui n'a plus fait des fautes et qui a élevé son niveau de jeu.

FS : Votre progression s'est matérialisée durant ce China Smash, est-ce que vous l'attribuez à quelque chose en particulier ?

FC : Je pense que c'est un travail global. Je m'entraîne quand même assez dur au quotidien, en travaillant tous les aspects. À mon âge, c'est là que l'on commence à développer son corps, c'est une phase importante. Et, je pense que je la gère plutôt bien pour le moment. Les efforts payent. Il y a un an, je devais être N°130-140 mondial. Désormais, je suis 43ᵉ (après la publication du dernier classement mondial, ndlr). Cent places en un an, c'est quand même pas mal. J'ai passé un bon cap, surtout depuis mars. Tout ce que je travaille à l'entraînement se met en place dans mon jeu. C'est très positif. 

FS : En 2025, votre carrière s'est considérablement accélérée, parvenez-vous à garder les pieds sur terre ?

FC : Oui, j'y arrive bien parce que, aujourd'hui, je suis 43ᵉ. Forcément, c'est super bien, mais je ne peux pas m'arrêter là. Je veux aller plus haut que ça. De ce fait, je continue à m'entraîner, même si j'ai de bons résultats. J'ai un bon staff autour de moi qui veille à me pousser pour travailler encore et à progresser toujours plus.

FS : Avec Bruille, tout va pour le mieux. En 2024-2025, vous êtes parvenus à monter en Pro A. Et, depuis le début de saison, vous êtes 3ᵉˢ ex æquo après deux journées. Vous avez même battu Simon Gauzy...

FC : Oui, surtout que l'on a joué à Hennebont puis reçu Montpellier. Même sans les Lebrun, c'est quand même deux équipes de haut de tableau. On a pris six points sur huit possibles, moi j'ai fait quatre victoires sur quatre possibles. On a joué à domicile devant 2 500 personnes. Je pense que c'est un début de saison de rêve. On ne pouvait pas vraiment espérer mieux. Maintenant, il faut continuer sur cette dynamique pour aller chercher de nouveaux points et de nouvelles victoires.

FS : Cela donne aussi envie d'être encore plus ambitieux ?

FC : Oui, après, l'objectif, cette année, c'est le maintien. Nous n'avons pas d'objectif de play-off, de titre ou quoi que ce soit. On veut juste se maintenir. Ensuite, on verra pour les années suivantes. 

FS : Vous avez été sélectionné pour les Championnats d'Europe par équipes avec l'équipe de France, la première convocation à ce niveau-là, comment l'avez-vous vécu ?

FC : On savait un peu tous que les Lebrun et Simon (Gauzy) allaient être qualifiés. Et qu'il restait deux places pour Thibault (Poret), Lilian (Bardet) et moi. Après, j'avais quand même bien performé ces dernières semaines. Enfin, j'avais été malade cet été, mais depuis mon retour en août, j'avais tout de même fait de bons résultats. Forcément, c'était une belle surprise, mais je n'étais pas non plus hyper surpris, car je savais que j'étais parmi les concurrents qui allaient être possiblement sélectionnés. Mais oui, c'est certain que j'étais super content. C'était l'un de mes objectifs de l'année aussi, d'intégrer l'équipe de France et de faire partie de l'équipe pour les Championnats d'Europe. 

FS : Comment abordez-vous cette compétition ? Quel rôle allez-vous avoir ?

FC :  Chacun aura un rôle un peu différent. Simon, ça fait 15 ans qu'il est présent en équipe de France. Pour moi, ça va être une première sélection. Donc, on n'aura forcément pas le même rôle dans l'équipe. Mais il y a beaucoup d'excitation. Je suis impatient d'y être parce que ça fait quand même longtemps qu'on en parle de cette compétition puisque ce n'est que tous les deux ans. J'ai hâte, on verra bien comment ça se déroule. Mais, je prendrai tout ce qu'il y a à prendre. 

FS : Quand rejoignez-vous le groupe France ?

FC : On se rejoint à Paris demain (jeudi, ndlr) et on part pour la Croatie. La compétition débute dimanche, donc on aura deux jours pleins sur place pour bien se préparer et s'acclimater aux conditions.

FS : Pour cette fin de saison WTT, serez-vous notamment à Montpellier ?

FC : Il y a deux wildcards en plus des trente meilleurs mondiaux par le classement. Une que le pays organisateur choisit et une que la WTT nomine. On ne sait pas encore qui aura ces wildcards. Ça ne devrait pas trop tarder à sortir, mais je ne sais pas encore si j'y serai. J'espère y être. Mon premier Champions à domicile en France contre les meilleurs joueurs du monde, ça peut être pas mal (rires). On a pu voir l'année dernière qu'il y avait une ambiance extraordinaire, donc ça peut être une belle opportunité pour moi.

FS : Bonne chance pour les Championnats d'Europe pour tenter d'aller chercher la médaille d'or !

FC : Merci, j'espère, ça ne serait pas mal !