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Les forfaits de Sinner et Alcaraz sont "des cas particuliers", plaide le directeur général de l'ITF

Ross Hutchins en 2019.
Ross Hutchins en 2019.JASON MCCAWLEY / GETTY IMAGES ASIAPAC / GETTY IMAGES VIA AFP

Les forfaits de Carlos Alcaraz et Jannik Sinner pour la phase finale de la Coupe Davis sont des "cas particuliers" plutôt qu'une marque de désintérêt pour la compétition, a insisté ce mardi le directeur général de la Fédération internationale de tennis (ITF) Ross Hutchins.

Quelques heures après l'officialisation du forfait de l'Espagnol, qui prive le tournoi de sa principale tête d'affiche, le dirigeant de l'instance organisatrice de la Coupe Davis reconnaît dans un entretien à l'AFP que "l'intensité du calendrier s'est accrue" et se dit prêt à discuter d'une évolution du format de la compétition, qui verrait la Coupe Davis se disputer tous les deux ou quatre ans.

Qu'est-ce que les forfaits de Carlos Alcaraz, Jannik Sinner et de Lorenzo Musetti révèlent selon vous de l'attractivité actuelle de la Coupe Davis ?

"Jannik a réalisé une saison incroyable. Il a disputé la finale de tous les tournois qu'il a joués depuis l'ATP 500 de Halle en juin (et abandonné au 3e tour du Masters 1000 de Shanghai en octobre, ndlr). Il a déjà dit par le passé combien il aimait la Coupe Davis, dont il a gagné les deux dernières éditions. Il a montré beaucoup d'engagement envers cette compétition. Concernant Lorenzo, j'ai cru comprendre qu'il avait déclaré forfait parce que sa femme attend un enfant (dans les prochains jours, ndlr). C'est une raison compréhensible et à titre personnel, je ne manquerais cet évènement pour rien au monde. Quant à Carlos, il s'est blessé il y a deux jours. (...) Ces trois cas sont donc vraiment particuliers, on peut comprendre pourquoi ils ne sont pas là cette année."

Au-delà des trois joueurs déjà mentionnés, seuls trois membres du top 20 seront présents à Bologne. Comment l'expliquez-vous ?

"On ne contrôle pas les choix des capitaines. On veut que les meilleurs joueurs disputent les plus grandes compétitions, et de notre point de vue la Coupe Davis est la plus grande. On continue à essayer de faire en sorte qu'elle soit attractive pour les meilleurs joueurs et pour les sélections nationales. Mais le choix des joueurs revient in fine aux capitaines."

Depuis plusieurs années, l'ITF présente la Coupe Davis comme la "Coupe du monde du tennis". Est-ce que vous seriez prêt à organiser la compétition tous les deux ou quatre ans, comme le Mondial de foot ou de rugby et comme le demandent certains joueurs ?

"On doit d'abord évaluer comment la compétition se déroule à Bologne. (...) Et on doit en discuter avec les joueurs, les autres instances de gouvernance du tennis. L'intensité du calendrier s'est accrue, les joueurs doivent disputer plus de tournois chaque année. Je suis quelqu'un de très ouvert d'esprit, très transparent, j'ai hâte d'avoir ces discussions. J'ai déjà échangé avec bon nombre des meilleurs joueurs mondiaux ces derniers jours pour connaître leur point de vue, et nous souhaitons comprendre le point de vue de chacun."

Est-ce que la multiplication des compétitions par équipes (United Cup en janvier, Hopman Cup pendant l'été, Laver Cup en septembre...) a porté un coup à la singularité de la Coupe Davis ?

"Les compétitions par équipes ont du succès, c'est vrai. Même si j'ai contribué à organiser ces compétitions dans de précédentes fonctions (il a occupé plusieurs postes de direction à l'ATP, ndlr), je pense que la Coupe Davis leur reste supérieure, en raison de son histoire, de son importance, du statut de cette compétition. Et je pense que la Coupe Davis restera la principale compétition de tennis par équipes, le trophée le plus prestigieux de ce sport. On doit donc continuer à la faire grandir, quoi qu'il se passe par ailleurs."