En tant que Top 15 mondial et n°1 français, Ugo Humbert était logiquement la meilleure carte tricolore dans cet Open d'Australie. Jusqu'ici, le Lorrain a répondu présent. Contrairement à la majorité de ses précédentes apparitions en Grand Chelem, il est arrivé 1- en 8e de finale, et 2- en n'ayant lâché qu'un set. Ce sera sa troisième à ce niveau.
Les deux premières fois, c'était à Wimbledon, et clairement, il n'avait pas été gâté par le tirage au sort. Novak Djokovic en 2019, Carlos Alcaraz en 2024, soit à chaque fois le futur vainqueur du tournoi. Et cette fois encore, ce sera un sacré client sur la route d'un premier quart de finale en Grand Chelem : Alexander Zverev, le n°2 mondial, demi-finaliste en titre.

La bonne nouvelle, c'est que le Français a déjà battu l'Allemand. La mauvaise, c'est que c'était en 2021, et que les deux dernières confrontations ont tourné en faveur de l'Allemand. Notamment la plus récente, en finale du Masters 1000 de Paris en novembre dernier, la plus grande finale en carrière de Humbert.
Dont il est malheureusement passé à côté. La pression d'une première à ce niveau en Masters 1000, d'être le premier français en finale de son tournoi depuis plus de dix ans, était trop forte pour le Français, qui est totalement passé à côté de ce grand rendez-vous. Mais ce qu'il avait montré toute la semaine était clairement le signe qu'un cap était sur le point d'être franchi.
Alors, pourquoi ne pas le franchir à l'Open d'Australie ? Certes, on peut arguer que le Français s'est fait soigner l'épaule pendant son match contre Arthur Fils, mais ce qu'on peut admirer, c'est une véritable solidité dans les moments importants. Principalement au premier tour contre Matteo Gigante, qui a servi pour le deuxième set mais qui a plié sous la pression du Français.

Problème, il va tomber sur une machine. Alexander Zverev est en démonstration depuis le début de l'Open d'Australie. Trois victoires en trois manches, jamais plus de quatre jeux perdus par set, 6h19 sur le court au total, une véritable promenade de santé pour l'Allemand, toujours à la recherche de son premier titre en Grand Chelem.
Surtout, il fait parler la poudre. 33 coups gagnants de moyenne, 11 aces par match, une force de frappe qui fait presque oublier que "Sasha" a déclaré forfait pour la phase finale de United Cup à cause d'une blessure au biceps. Aucune info supplémentaire sur cet état de fait, mais une chose est sûre, s'il y a une gêne, on n'en a pas vu la couleur.
Surtout, sa domination est claire dans le jeu. Peu d'échanges en dessus de cinq coups de raquette, mais par chance, Humbert est sur la même filière. Le pot de fer contre le pot de fer, comme lors d'un affrontement en 2023, toujours à Bercy, qui avait cumulé 75 coups gagnants, et un dénouement au tiebreak du troisième set... en faveur de Zverev. Mais ce jour-là, le Français avait clairement démontré qu'il pouvait rivaliser.
Cette fois, il ne s'agit pas d'une finale, mais "simplement" d'un 8e de finale de Grand Chelem. Mais pour Humbert, à 26 ans, et ne serait-ce qu'en considérant la concurrence française (Arthur Fils, Giovanni Mpetshi Perricard, entre autres), il faut ce résultat maintenant. Il a battu Carlos Alcaraz à Bercy, il a battu deux fois Daniil Medvedev, une référence sur dur, deux fois sur cette surface. Mais il manque cette victoire référence dans un Grand Chelem. C'est le moment de briller.