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En novembre 2024, Oliver Tarvet était battu en 32ᵉ de finale du tournoi NCAA par le modeste Radu Mihai Papoe. Anecdotique bien sûr, mais représentatif du tennis : peu importe le niveau de compétition, il est difficile de se faire une place au soleil.
En juin 2025, Oliver Tarvet a bénéficié d'une wildcard pour les qualifications de Wimbledon, son Grand Chelem national. Logique, car en tant que 700ᵉ mondial, il n'avait pas le niveau pour y entrer. Mais voilà, le tennis produit parfois de belles histoires, et le Britannique a saisi sa chance devant son public.
Trois victoires contre des joueurs avec un semblant de renommée, Terence Atmane (124ᵉ mondial), Alexis Galarneau et Alexander Blockx, ancien n°1 mondial juniors. Trois noms, trois joueurs largement meilleurs que lui sur le papier, mais un seul set de perdu. Comment ?
Il faut commencer par le commencement : la défaite susmentionnée lors du tournoi individuel était une sorte d'accident. Oliver Tarvet a toujours eu beaucoup de crédit en NCAA, et est largement considéré comme un des meilleurs joueurs du circuit universitaire. Pour preuve, il n'a perdu que deux matchs tous niveaux confondus depuis le début de l'année 2025, dont un sur abandon !
Mais être un crack en NCAA n'a jamais rien garanti. Ainsi, depuis le début du XXe siècle, parmi tous les lauréats individuels du championnat, on retrouve quelques noms connus, quelques habitués du circuit ATP, mais une seule carrière que l'on peut considérer comme véritablement notable : Ben Shelton. Lauréat en 2022, l'Américain a déjà laissé sa trace avec deux demi-finales en Grand Chelem et une place dans le Top 10.
Il est un peu tôt pour juger de ce que sera la carrière de Tarvet. Mais au moins, il met les chances de son côté, avec un soupçon de réussite. Car au premier tour de Wimbledon, il a hérité... d'un autre qualifié, Leandro Riedi. Classé 200 places plus haut, le Suisse s'est fait rouler dessus par le Britannique, qui s'est imposé 6-4, 6-4, 6-4 sans concéder une seule balle de break !
Pourtant, il n'a pas le service le plus impressionnant, alors que c'est une arme presque absolue sur gazon. Mais on constate une vraie envie de jouer vers l'avant, ce qui n'est pas forcément courant dans cette période où l'heure est à la distribution en cadence du fond de court et à la puissance pour repousser l'adversaire le plus loin possible.
Un attaquant, un vrai, avec un jeu au filet de bonne facture. Voilà ce que semble être Oliver Tarvet. Bien sûr, l'échantillon est faible à haut niveau, mais il va avoir l'occasion de se frotter à ce qui se fait de mieux au monde : Carlos Alcaraz, le n°2 mondial et double tenant du titre. Le tout sur le Center Court. Un rêve éveillé.
Mais chaque médaille a son revers. Et si le Britannique a fait parler de lui, c'est pour une histoire d'argent. Car avec cette accession au deuxième tour, il a déjà mis 115 889 € dans la banque. Problème, son contrat avec l'Université de San Diego est très strict : il ne peut toucher que 8 500 € de prize money, peu importe jusqu'où il va dans le tournoi. Ubuesque.
Malgré tout, on n'entendra pas Tarvet dire du mal du circuit universitaire, comme il l'a indiqué en conférence de presse. "Le système universitaire est incroyable ! Je remercie mes coachs à San Diego qui étaient présents aujourd'hui avec moi, le système universitaire est si bien organisé que si tu te donnes à 100 %, c'est impossible de ne pas s'améliorer. Concernant le prize money, j'ai le droit de garder une partie, je ne sais pas ce que je vais en faire, mais j'ai vraiment envie de retourner faire ma dernière année du côté de San Diego pour les remercier de tout ce qu'ils ont fait pour moi et pour laisser mon empreinte."
Rafraichissant ? Discours de façade ? Peu importe. La belle histoire va probablement prendre fin ce mercredi, mais pour Oliver Tarvet, ce n'est que le début.