À cinq reprises dans sa carrière, Adrian Mannarino avait disputé un 8e de finale en Grand Chelem. Et à cinq reprises, il avait perdu (dont quatre fois contre le Big Three). Mais à 37 ans, il retentait sa chance à l'US Open, et semblait avoir une belle carte à jouer, même si Jiří Lehečka était le favori logique du jour.
Néanmoins, ce match s'annonçait indécis, et le premier set est venu renforcer cet état de fait. Le Français a d'abord obtenu trois balles de break au sixième jeu, sauvées en patron par le Tchèque, qui montait alors en température. Et quand Mannarino servait à 5-4 pour rester dans le set, Lehečka passait à l'offensive et obtenait trois balles de set, mais "le Divin Chauve" s'en sortait et entraînait son rival au tiebreak. Mais alors qu'il menait 4-1 et qu'il semblait bien parti, il concédait de façon inexplicable six points d'affilée et le set.
Mannarino allait-il prendre un coup sur la tête ? On le pensait quand il cédait son service à 2-2, mais il récupérait son bien immédiatement et retournait au combat. Las, à 4-4, Lehečka passait la seconde et breakait une deuxième fois, cette fois sans rendre la faveur. Mené deux manches à rien, le Français apparaissait sans solutions, et on ne donnait pas cher de ses chances.
Ce qui rendit le troisième set totalement surprenant. Car directement, il n'y avait plus qu'un homme sur le court, et il s'appelait Adrian Mannarino. Le vétéran trouvait une magnifique longueur de balle, pendant que son rival semblait connaître un creux physique, concédait un break, puis deux, et l'issue de la manche ne faisait rapidement plus aucun doute. Mais cela allait-il être suffisant pour relancer totalement la rencontre ?
Sur sa lancée, il breakait le Tchèque pour mener 2-0. Qui aurait pu prédire, alors, que c'était le début de la fin ? Lehečka retrouvait subitement tout son tennis, acculait son rival et transperçait la stratégie défensive d'un Adrian Mannarino alors en bout de course, et qui n'allait plus inscrire un jeu. Défaite 7-6 (4), 6-4, 2-6, 6-2, direction les quarts pour le Tchèque, alors que le Français pourra regretter quelques occasions manquées, et attend toujours son premier quart en Grand Chelem. Viendra-t-il un jour ?