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À Miami, Giovanni Mpetshi Perricard doit révolutionner son jeu pour lancer son année 2025

Giovanni Mpetshi Perricard lors de l'Open d'Australie.
Giovanni Mpetshi Perricard lors de l'Open d'Australie.DAVID GRAY/AFP
À Miami, Giovanni Mpetshi Perricard a rendez-vous avec Jordan Thompson au deuxième tour, avec l'ambition d'enfin lancer une année 2025 semée d'échecs et dont le jeu stéréotypé fait de lourds services a été mis à l'épreuve.

Réputé pour son service dévastateur, Giovanni Mpetshi Perricard, 21 ans, tente de sortir de ce cliché du joueur stéréotypé et compte bien faire mentir un certain Toni Nadal. L’actuel 3e meilleur joueur français du circuit compte faire de cette année 2025 celle de la confirmation du haut niveau, après avoir été récompensé pour sa progression en 2024. 

Le 12 décembre dernier, le Lyonnais de 21 ans était désigné "Most Improved Player" de l'année 2024, un prix qui récompense le joueur qui a le plus progressé au cours de l'année écoulée. Un honneur qu’il doit à ses succès sur l'ATP 250 de Lyon (terre battue) et puis sur l'ATP 500 de Bâle (dur), ses deux premiers titres sur le circuit ATP. Il devançait alors le Britannique Jack Draper (15e et demi-finaliste de l'US Open), le Tchèque Tomas Machac (25e) et le Chilien Alejandro Tabilo (23e), également en lice pour cette récompense.

De tristes résultats en 2025

Sauf que depuis, les deux premiers ont signé de meilleures performances que le Tricolore, Jack Draper remportant Indian Wells la semaine passée après s’être hissé en 8es de l’Open d’Australie, quand Tomas Machac remportait l’ATP 500 d’Acapulco et signait une défaite avec les honneurs face à Novak Djokovic au 3e tour de l’OA. Mpetshi Perricard lui a quitté Melbourne dès le premier tour, battu par Gaël Monfils, avant d’enchaîner trois forfaits à Montpellier, Rotterdam puis Marseille. De retour sur les courts, il sort en 8es face à Daniil Medvedev à Dubaï, avant d’être renvoyé chez lui par Talon Griekspoor au 3e tour d’Indian Wells.

Deux matchs dans lesquels le Français n’a pas su profiter de son arme principale : les aces. Seulement trois réussis face au Russe, son pire record chez les professionnels, et cinq face au Néerlandais, avec une pluie de double-fautes (6 vs Medvedev, 5 vs Griekspoor) entraînant de la frustration. "En fait, ça rend la vie presque plus facile d'affronter quelqu'un qui sert à 235 km/h parce que vous n'avez pas vraiment le temps de penser, et si vous ne retournez pas dans le court, quelque part, c'est normal, donc vous n'êtes pas déçu", positive Medvedev après avoir éliminé le Français.

Un jeu à perfectionner pour surprendre encore

Ce jeu stéréotypé lui vaut d’ailleurs d’être la cible d’une grosse punchline de Toni Nadal : "Imagine‐t‐on un match de football qui commencerait par un penalty ? Ce serait un peu absurde. Pourtant c’est un peu ce qui se fait en tennis car les services sont de plus en plus difficiles à retourner. Face à un joueur comme Giovanni Mpetshi Perricard, qui sert ses secondes balles à 220 km/h, il n’y aucune tactique possible à part laisser passer l’orage."

"Mon jeu est assez risqué. Parfois, ça marche. Parfois, ça ne marche pas", reconnaissait-il à Paris, après avoir battu Frances Tiafoe lors du premier tour du Masters 1000. Celui qui est actuellement 29e au classement ATP assurait alors qu’il allait "assumer ce risque" jusqu'à la fin de sa carrière, avant de concéder : "Il va falloir que je bosse sur plein d'autres domaines en dehors de mon service." Il liste alors ses carences : "Ma qualité de balle, le fait de jouer plus long, de manœuvrer l'échange avec mon coup droit et mon revers…"

Si l’ATP de Miami et sa surface en dur devrait favoriser les performances de "GMP", il va devoir prendre ce voyage en Floride comme un moyen d’inverser la tendance et de trouver la fameuse "constance" dont il était déjà en quête à la fin de l’année 2024.