Il se passe toujours quelque chose avec "Gimbo". Cette fois avant même qu'il n'apparaisse sur le sautoir du Stade olympique. Pour déterminer s'il allait participer au Golden Gala romain, l'exubérant Tamberi a sollicité ses fans et supporters sur ses réseaux sociaux. Et sans surprise, ils ont voté massivement en faveur de sa participation.
S'il ne faut pas s'attendre à ce qu'il vole haut, neuf mois après sa dernière compétition internationale lors de la finale de la Ligue de diamant 2024 à Bruxelles, Tamberi, 33 ans, devrait faire, comme à son habitude, le show.
Il y a un an, lors des Championnats d'Europe 2024, il avait fait imploser le Stade olympique avec un incroyable concours, remporté à 2,37 m et marqué par une énième facétie: il avait fait mine d'être blessé, avant de sortir des ressorts de sa chaussure.
"Je ne suis bien sûr pas dans la forme où j'étais l'an dernier pour les 'Europe', mais je vais faire de mon mieux pour voir où j'en suis, d'où je repars", a-t-il expliqué ce jeudi en conférence de presse. Car le champion olympique 2021, qui avait partagé l'or à Tokyo avec le Qatari Mutaz Essa Barshim, revient de loin.
Ses JO 2024 ont viré au cauchemar : diminué par des calculs rénaux au point de retarder jusqu'au dernier moment son voyage vers Paris, il n'a réussi à franchir qu'une barre en finale olympique, à 2,22 m, synonyme de très décevante 11ᵉ place.
"Meilleure forme de ma vie"
"J'étais sans doute dans la meilleure forme de ma vie, je ne m'étais jamais aussi bien préparé mentalement et physiquement, mais cela ne s'est pas passé comme je l'espérais et cela a été long et dur à digérer", a-t-il avoué.
Au point que le champion du monde 2023 se retrouve avec un petit vélo dans la tête qui le pousse vers la retraite. "J'étais arrivé à la conclusion qu'il fallait arrêter, mais les gens dans la rue m'arrêtaient pour me dire 'Continue encore une saison'. Je ne savais plus ce que je voulais ou qui le voulait", a-t-il admis.
Mais sa paternité à venir a complétement changé la donne : "Quand on a appris cette heureuse et surprenante nouvelle, j'ai compris ce que je devais faire. J'ai décidé de repartir, pas pour un an ou deux ans, mais jusqu'aux JO de Los Angeles".
"Bien sûr, cela va être difficile, il va y avoir des obstacles, mais je veux tenter de décrocher mon rêve à Los Angeles (...) Ma petite princesse n'est pas encore née mais elle me donne déjà beaucoup d'énergie", a-t-il insisté.
À l'entendre, sa longue pause et ses interrogations sur son avenir lui ont permis de recharger les batteries et de se débarrasser d'un problème récurrent à un genou. "Mon corps et mon esprit avaient besoin de ça, car depuis 2013, j'étais toujours à fond", a rappelé celui qui affiche un record personnel à 2,39 m.
Tamberi va pouvoir mesurer ce qui le sépare du haut du panier actuel : il aura face à lui notamment le Néo-Zélandais Hamish Kerr, sacré champion olympique à Paris.
Cette cinquième manche de la Ligue de diamant pourrait également accoucher d'un nouveau chrono affolant au 5 000 m avec le duel entre l'Éthiopienne Gudaf Tsegay, détentrice du record du monde (14:00.12), et la championne olympique kényane Beatrice Chebet.