Tadej Pogacar s'attend à de nouveaux "feux d'artifice" lors de la troisième semaine du Tour de France, a-t-il déclaré lundi en réponse à des questions sur sa performance supersonique dans le Plateau de Beille la veille.
Après s'être arrêté à la boulangerie pendant la journée de repos pour déguster le "meilleur brownie de (s)a vie", le maillot jaune a répondu pendant une dizaine de minutes à la presse lors d'une visio depuis son hôtel.
Sur son duel avec Jonas Vingegaard au Plateau de Beille dimanche : "c'était à fond la caisse du pied au sommet. Quand j'ai regardé mes données, c'était fou, surtout dans la partie du col où j'étais derrière Matteo Jorgenson et Jonas Vingegaard. J'y ai réalisé les plus gros chiffres de ma carrière. On a vu que Jonas est venu sur le Tour de France pour jouer la victoire. Hier, les Visma ont montré des "couilles", enfin. Ils ont frappé fort, chapeau à eux"
Sur les temps d'ascension hors du commun : "c'est impressionnant comme le cyclisme a évolué ces derniers années. Quand je suis arrivé dans cette équipe il y a six ans, je ne veux pas en dire du mal, mais on était vraiment des amateurs. A l'époque je pensais qu'on était pro, mais ça a changé du tout au tout depuis. Et c'est le cas partout. Il y a une émulation entre les équipes, Visma, UAE, Ineos, Trek, Quick Step… pour repousser les limites, sur le matériel, la nutrition, les plans d'entraînement, les camps d'altitude. On pèse chaque gramme de la nourriture qu'on mange et on essaie de gagner le moindre watt sur le vélo. Les vélos sont devenus tellement rapides. Ce sont les pneus qui font la plus grande différence. Il y a les roues aussi et l'aérodynamisme des cadres. Les vélos n'ont rien à voir avec ceux qu'on avait il y a même pas cinq ans"
L'évolution de son alimentation : "il y a six ans on se concentrait beaucoup sur les féculents : au petit-déjeuner c'était pâtes nature ou riz blanc. Aujourd'hui, c'est beaucoup plus varié avec du porridge, des céréales, de l’omelette, du pain, des crêpes. Après, on pèse tout ce qu'on ingurgite, au petit-déjeuner, pendant étape, après étape et on établit des timing précis quand le faire. Au début, quand Gorka Pireto-Belliver (son nutritionniste, ndlr) a rejoint l'équipe il y a cinq ans, j'ai eu beaucoup de mal avec ça. Ça m'a pris quatre ans à suivre son plan, car ce n'est pas facile mentalement de s'y plier"
Des attaques à venir de la part de Vingegaard : Jonas a dit qu'il n'allait pas abdiquer sans combattre et il a raison. Je pense qu'ils vont cibler une étape en particulier, vendredi ou samedi, pas les deux. Nous devons rester concentré et défendre notre position en essayant de garder un maximum de coureurs autour de moi. On a une super équipe. Je pense qu'on verra encore des feux d'artifice cette semaine"
Les deux étapes de vendredi et samedi : "j'adore le col de la Bonnette que j'ai escaladé pour la première fois en août. J'aime ce genre de cols dans les Alpes, avec de longues descentes. Isola 2000 aussi est une super montée, similaire au Plateau de Beille. On a préparé le Tour là-bas. Et samedi, ce sera mon étape à domicile. Je m'entraîne énormément dans ces cols, je les connais vraiment très bien (il est résident monégasque, ndlr)"
Ses craintes d'ici la fin du Tour : "je n'ai pas peur. Si je peux éviter de tomber malade c'est évidemment mieux. Il y a beaucoup de Covid dans le peloton actuellement et d'autres virus qui trainent. ASO (l'organisateur du Tour de France, ndlr) a fait remettre des masques pendant le protocole mais ce n'est pas facile de se protéger dans les montées avec un public si proche. La plupart des coureurs sont malades comme je l'étais avant le Tour (il a eu le Covid une dizaine de jours avant le départ à Florence, ndlr), avec des symptômes légers. J'étais un peu patraque pendant deux jours mais rien de fou. En revanche, si un coureur a de la fièvre, il vaut sans doute mieux qu'il s'arrête".
jk/obo