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Summer McIntosh veut "marquer l'histoire du sport", affirme son entraîneur

Summer McIntosh au Grand Prix du Canada le mois dernier.
Summer McIntosh au Grand Prix du Canada le mois dernier.ARTUR WIDAK/NurPhoto via AFP

Nouvelle superstar de la natation, la Canadienne Summer McIntosh s'est installée en début de saison à Antibes, dans le sud de la France, pour se préparer à "marquer l'histoire" lors des Mondiaux de Singapour (27 juillet-3 août), estime son entraîneur français Frédéric Vergnoux dans un entretien accordé à l'AFP.

En juin, la jeune femme de 18 ans a signé trois nouveaux records du monde en l'espace de cinq jours lors des Championnats du Canada. Elle ira affronter à Singapour l'Américaine Katie Ledecky sur sa distance fétiche du 800 m nage libre lors d'un duel au sommet.

QUESTION : Pourquoi Summer McIntosh a-t-elle décidé d'intégrer le Cercle des nageurs d'Antibes cette année ?

RÉPONSE : "Ça s'est fait en plusieurs étapes. En janvier, elle est venue à Font-Romeu pour un stage en altitude, puis à la piscine à Antibes. Au lendemain des Jeux (de Paris), elle voulait découvrir autre chose : se couper un peu de son environnement habituel, aller chercher d'autres méthodes d'entraînement. Quand on y réfléchit, ce n'est pas anodin. Les champions sont comme ça. Ils ont cette capacité à voir plus loin dans un objectif de performance. Ce sont des visionnaires."

Q : Comment avez-vous vécu cette folle semaine, durant laquelle elle décroche les records du 400 m 4 nages, 200 m 4 nages et 400 m nage libre en quelques jours ?

R : "C'était historique : trois records du monde sur cinq épreuves nagées. Et quand on sait qu'elle n'a nagé le 800 mètres en compétition que quatre ou cinq fois dans sa carrière... (elle a réalisé la 3ᵉ meilleure performance de l'histoire en 8:05.07, NDLR). Je regarde ça avec beaucoup d'admiration, mais aussi de réalisme. Ce qu'elle fait en compétition, c'est exactement ce qu'elle montre à l'entraînement."

Q : Justement, à quoi ressemble-t-elle à l'entraînement ?

R : "Sur le plan humain, c'est une fille très respectueuse, bien élevée et très humble. C'est très agréable d'entraîner quelqu'un comme ça. Mais le plus impressionnant, c'est qu'elle ne fait pas une séance exceptionnelle de temps en temps, elle fait toutes ses séances très bien. Il y a une régularité incroyable. Et puis, elle aime ça, s'entraîner dur. Elle s'amuse dans le challenge. Un jour, elle m'a dit : 'La douleur, c'est juste un concept'. Elle a une façon de voir les choses très particulière."

Q : Elle n'a que 18 ans, peut-elle encore progresser ?

R : "Bien sûr. Elle a tout à améliorer, en réalité. Elle bat des records, mais ses 4 nages, par exemple, sont encore perfectibles dans leur enchaînement. Elle peut aussi progresser sur son travail de coulée. Et à son âge, toute la partie préparation physique représente une énorme marge de progression. Mais vu son comportement au quotidien, on risque d'en entendre parler pendant très longtemps. Elle a clairement en elle cette volonté de marquer l’histoire du sport."

Q : Dans cette perspective, elle va défier Katie Ledecky et ses quatre titres olympiques sur 800 m nage libre…

R : "Je suis assez fier de moi sur ce coup. Au départ, c'était presque une blague. Je lui ai dit en rigolant 'Si tu laisses le champ libre à Ledecky, elle va gagner une 5ᵉ médaille d'or à Los Angeles (aux Jeux de 2028, NDLR) et dépasser Phelps' avec son record de quatre victoires consécutives sur la même distance aux JO. Michael est son idole, elle a mordu à l'hameçon. Mais, plus sérieusement, c'est surtout, car Summer n'est pas quelqu'un qui se met des limites dans ce qu'elle peut réaliser. Elle veut toujours se tester, apprendre et c'est ce qui la rend meilleure."


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