Avec 6 points d'avance, Galatasaray pouvait assomer la Super Lig en cas de victoire sur Fenerbahçe, contraint de l'emporter. Dans une atmosphère évidemment bouillonnante, c'est Slavko Vincic, rien de moins que l'arbitre de la dernière finale de la Ligue des Champions, qui a été désigné au sifflet afin d'éviter l'une des nombreuses polémiques qui ont émaillé la saison.
Éliminé par l'AZ en barrages de Ligue Europa, le Cimbom voulait laver l'affront contre le rival, certes qualifié pour les 1/8 de finale de la compétition mais en retrait en championnat. Fenerbahçe n'avait rien à perdre mais n'a même pas essayé de forcer la décision, la faute notamment à un coaching particulièrement frileux de José Mourinho (0-0).
Petit spectacle
Fenerbahçe a cru ouvrir le score avant la fin du premier quart d'heure mais si le tir d'Oguz Aydin dévié par Eren Elmali a bien fait trembler les filets, l'arbitre a sifflé une faute de Sebastian Szymanski sur Fernando Muslera (14e). Mis à part cela, les occasions n'ont pas été nombreuses, voire totalement inexistantes. Victor Osimhen a espéré en vain un penalty pour une charge de Milan Skriniar alors que le Nigérian jouait le ballon contrairement à l'ancien Parisien. Manifestement, le contact n'a pas été jugé suffisant (33e).
Pour résumer cette première période, les joueurs les plus en vue ont été Davinson Sánchez et Mario Lemina pour Galatasaray, Çaglar Söyüncü et Filip Kostic pour Fenerbahçe.
Peu sollicité, Irfan Egribayat a été très vigilant pour détourner un centre rentrant de Baris Yilmar que convoitait Osimhen (49e). Le frisson suivant a été en faveur du Fener : parti entre les deux centraux, Edin Dzeko se voyait déjà ajuster Muslera mais Lemina est revenu à toute vitesse avant que l'arbitre assistant ne signale un hors-jeu initila (58e).
À l'entrée de la dernière demi-heure, José Mourinho a fait entrer Sofyan Amrabat et Alexander Djiku pour Szymanski et Söyüncü, soit du poste pour poste (61e). Quelques instants plus tard, Fred a trop forcé sur sa frappe croisée qui a nettement fui le cadre (62e). Le bon moment des Canaris s'est prolongé : Aydin a enroulé un centre du gauche qui a manqué de lober Muslera qui s'est bien rattrapé alors qu'il était trop avancé (64e). Les corners se sont multipliés et, sur l'un d'eux, Djiku a placé une tête piquée bloquée en deux temps par Muslera alors que Dusan Tadic et Dzeko s'étaient jetés au rebond (68e).
Okan Buruk a fait sortir Gabriel Sara, au profit d'Yunus Akgün (69e). De part et d'autre, les deux entraîneurs cherchaient le statu quo, mis à part que le temps tournait pour le Cimbom.
À l'orée du dernier quart d'heure, Galatasaray a enfin trouvé un décalagre côté droit et c'est Egribayat qui, comme un défenseur, a empêché Osimhen de couper un centre au cordeau de Przemyslaw Frankowski (76e). Sur l'action, Akgün s'est blessé et Dries Mertens a fait son apparition (78e).
Pressé par le temps, Mourinho a lancé Talisca et Mert Müldür pour Dzeko et Ozgun, des choix une nouvelle fois timorés alors qu'avec 12 points d'avance sur le 3e, Samsunspor, le coach portugais pouvait se permettre une tactique nettement plus offensive (83e).
Après un ballon renvoyé dans l'axe par le Fener, Lemina a eu une balle de match au bout du pied mais, à l'entrée de la surface, il a frappé mollement sur Egribayat. Il s'agissait de la toute première frappe cadrée de Galatasaray (88e). Ahmed Kutucu et Kaan Ayhan ont terminé la rencontre aux places de Roland Sallai, averti quelques secondes plus tôt, et Osimhen (90e).
Les arrêts de jeu n'ont pas permis de séparer les deux équipes qui se sont séparées sur un triste match nul qui favorise Galatasaray alors que Fenerbahçe attend un titre national depuis 2014 et semble se diriger vers une saison supplémentaire de disette.