Plus

Lindsey Vonn savoure "une première étape" après son retour sur les skis à Saint-Moritz

Lindsey Vonn peut se réjouir.
Lindsey Vonn peut se réjouir.Fabrice COFFRINI / AFP
l'Américaine Lindsey Vonn, 14e samedi du Super-G de Saint-Moritz (Suisse) remporté par l'Autrichienne Cornelia Hütter, savoure la "première étape" réussie de son pari fou: revenir en Coupe du monde à 40 ans, après près de six ans d'absence.

Tous les résultats ski alpin et sports d'hiver sur Flashscore

Q: Comment s'est passé votre retour sur le circuit mondial, 24 ans après le premier de vos 396 départs ?

R: "C'était fantastique (...) J'espère que demain (pour le deuxième super-G dimanche, NDLR) je pourrai faire un peu mieux, risquer un peu plus, mais aujourd'hui je n'ai pas du tout pris de risques. Je suis juste descendue tranquillement et c'est tout ce dont j'avais besoin.

J'étais 4e dans la deuxième section, 5e dans la partie basse, plus lente dans le haut et au milieu mais je ne suis vraiment pas loin, c'est une course très serrée.

Je devais supporter la pression que je m'impose, mais malgré cela le public m'a beaucoup soutenue, ainsi que ma famille et mes coéquipières, et ça aide beaucoup. Je sens juste que je suis heureuse, que c'est fun de skier vite (...) Je me sens stable, équilibrée, forte: mon corps se sent très bien.

Et aujourd'hui n'est qu'un début, juste la première étape. Il faut être patient, et ce n'est pas mon point fort (rires). Certains pensaient que je n'arriverais même pas dans les 30 premiers, mais je sais de quoi je suis capable."

Q: Comment avez-vous été accueillie ?

R: "Quelques personnes ont dit des choses négatives sur moi (jugeant excessif le risque pour sa santé ou critiquant son choix de revenir au premier plan, NDLR), mais le public m'a beaucoup soutenue. Dans les gradins, au restaurant, tout le monde m'a dit: +Tu peux le faire+. Cela me donne beaucoup d'énergie et me rend heureuse.

"Et il n'y a pas que moi: les gens voient aussi ce qu'ils peuvent faire. L'âge n'a pas d'importance, nous pouvons faire ce que nous voulons."

Q: Votre genou droit a été partiellement remplacé en avril par une prothèse en titane, qui a suscité beaucoup d'interrogations sur sa résistance face aux contraintes du ski: comment l'avez vous senti pendant la course ?

R: "C'est vraiment génial. Le titane est génial, bien mieux que mon cartilage inexistant. Je sais que tout le monde dit que c'est dangereux à 40 ans, et qu'avec la moitié d'une prothèse de genou, on ne peut pas skier avec autant de pression dans l'articulation. Mais mon médecin est très confiant dans ce qu'il fait: c'est lui qui a fabriqué le robot qui fait la prothèse, donc je pense que je vais pouvoir skier en toute sécurité.

Évidemment, tout le monde ne réagit pas de la même manière aux interventions chirurgicales: pour une raison ou une autre, je me remets plutôt bien d'une opération. Mais je pense que c'est quelque chose à envisager sérieusement pour les athlètes qui ont beaucoup de problèmes de genou.

Les dernières années de ma carrière ont été tellement différentes de ce qu'elles sont aujourd'hui. Vous savez, je skie sans penser à mon genou, ce que je n'avais jamais fait depuis ma première déchirure du ligament croisé antérieur en 2013: cela fait donc longtemps que je ne me suis pas sentie aussi bien. Je suis un peu plus âgée mais honnêtement, je suis bien plus forte que je ne l'étais autrefois."

Propos recueillis en zone mixte