Triple vainqueur du classement général de la Coupe du monde, champion olympique du géant et double champion du monde en 2023 (géant et descente), le Suisse Marco Odermatt s'est imposé comme la star du moment planches aux pieds, et a définitivement étendu son règne à la descente l'hiver dernier.
Le petit globe de la spécialité, revenu au prodige du Nidwald, lui avait cependant été disputé jusqu'aux derniers instants par le Français Cyprien Sarrazin, sensation de la dernière saison, vainqueur des descentes prestigieuses de Bormio et Kitzbühel (deux fois en deux jours), en plus d'un super-G à Wengen.
Ancien spécialiste du géant abonné aux problèmes physiques, Sarrazin, qui a fêté ses 30 ans à l'intersaison, a vécu une éclosion aussi inattendue que spectaculaire, portée par un ski à risque qu'il a fini par dompter. "C'est comme si j'avais été libéré de quelque chose qui m'empêchait d'être moi-même", disait-il au printemps à l'AFP.
Une chute à l'entraînement à Kvitfjell (Norvège) mi-février et une météo capricieuse à Saalbach (Autriche) fin mars avaient privé le Français d'une fin de saison en apothéose.
Les prémices des exploits de Sarrazin avaient eu lieu il y a un an à Beaver Creek, lorsqu'il avait terminé premier et deuxième des deux entraînements officiels, avant l'annulation des courses.
Retour de Pinturault
Sarrazin a ainsi l'occasion de finir le boulot sur la piste "Birds of Prey" avec une descente vendredi, un super-G samedi, puis un géant dimanche.
"Les conditions sont top, le feeling est de retour et je me sens vraiment bien. C'est la première fois depuis Kitzbühel (en janvier) que je retrouve de la neige dure comme ça sous les pieds pour faire de la descente et je me suis régalé", a réagi mardi Cyprien Sarrazin. "Je me sens bien, je me sens posé, je ne me mets pas la pression et tout se met en place, c'est cool."
Mardi, il a terminé l'entraînement officiel un centième de seconde derrière Odermatt, les deux étant seulement devancés par le Slovène Miha Hrobat, qui a manqué une porte.
Le week-end dans le Colorado marque également le retour sur les skis du Français Alexis Pinturault, qui s'était rompu le ligament croisé antérieur du genou gauche à la suite d'une lourde chute lors du super-G de Wengen (Suisse) mi-janvier. Le vainqueur du gros globe en 2021 a fait état mercredi de son "appréhension".
"Il y avait de la peur, c'était la première fois que j'étais à nouveau confronté à des vitesses supérieures à 120 km/h, avec de nouveaux mouvements de terrain. Ce n'est pas la piste la plus simple pour un retour", a-t-il dit après le premier entraînement.
Alexis Pinturault, ancien expert des épreuves techniques qui veut désormais briller en vitesse, anticipe à 33 ans une saison "de reconstruction" et ne sait pas encore s'il prendra le départ de la descente et du super-G, seul le géant étant officiellement à son programme pour l'instant.
Le circuit féminin est en pause alors que les deux géants programmés à Mont Tremblant (Canada) samedi et dimanche ont été annulés faute de neige.