Aux "Jeux olympiques du sport auto" comme la surnomme certains pilotes, bien malin qui pourrait deviner le podium de la plus légendaire des courses d'endurance à la veille des premiers essais libres programmés mercredi.
"Par rapport à l'an dernier, tout le monde est plus proche les uns des autres, le match sera certainement difficile", présageait samedi l'Italien Antonio Fuoco, tenant du titre au volant de la Ferrari N°50.
La Scuderia avance pourtant en favorite logique après avoir remporté les trois premières manches du WEC, le championnat du monde d'endurance dont l'épreuve phare est la célèbre course mancelle.
"L'idée de gagner un troisième Le Mans d'affilée serait magnifique", savoure déjà le manager de Ferrari Batti Pregliasco. "Mais les Toyota sont très fortes ici car elles ont l'expérience, la capacité et les moyens" de gagner, rappelle-t-il aussi.
Alpine l'outsider, Aston Martin en rodage
Championnes de WEC en titre, Toyota et ses deux GR010 savent effectivement comment conquérir le Mans, puisqu'elles s'y sont imposées cinq fois entre 2018 et 2022.
À l'issue des premiers tests dimanche, la N°8 de la marque japonaise a d'ailleurs terminé en haut de la feuille des temps, devant la Ferrari N°51 et l'Alpine N°36.
Le constructeur français, qui a terminé deux fois sur le podium cette saison en WEC, arrive "chez lui" en position d'outsider. n"En termes de performance, on ne devrait pas être trop mal cette année", assure son pilote Charles Milesi. "Mais il va y avoir un très gros groupe de voitures, surtout pour le Top 10", anticipe aussi le Français.
Avec huit constructeurs différents qui alignent au total 21 Hypercars, les voitures de la catégorie reine, le plateau est très relevé. Si sept d'entre eux étaient déjà présents l'an dernier dans l'élite, ils sont rejoints cette saison par Aston Martin et ses Valkyries.
Comme Alpine et BMW l'an dernier, le constructeur anglais part avec un inconvénient de taille sur le papier : celui de n'avoir encore jamais couru les 24 Heures du Mans avec son prototype actuel. "Le Mans est une course unique, y avoir de l'expérience aide beaucoup", explique son pilote Alex Riberas.
"Les équipes qui reviennent ici n'ont qu'un objectif, celui d'optimiser (leurs voitures, NDLR), mais nous, nous apprenons encore", reconnaît aussi l'Espagnol.
Nouveau record absolu pour Porsche ?
Au jeu des pronostics, l'ancien champion de F1 Jenson Button (Cadillac) met Porsche "dans le coup". "Il ne faut pas les sous-estimer !", prévient le Suisse de chez Toyota Sébastien Buemi. "Ils connaissaient un mauvais début de saison mais ils sont rapides."
La marque allemande, seulement sixième au championnat, tentera avec l'un de ses trois prototypes 963 (plus un pour l'équipe privée Proton Competition) de s'imposer dimanche pour la 20e fois sur l'épreuve, un record absolu. Porsche, qui n'a plus gagné depuis 2017, mène face à Audi au nombre de victoires en terres sarthoises, 19 à 13.
Outre les Ferrari et autres Toyota, elle aura aussi face à elle une armada de Cadillac. "Avec quatre voitures en piste, on a forcément des ambitions chez Cadillac (...) même si on voit bien que tout le monde a affûté ses armes", estime l'enfant du pays, Sébastien Bourdais, qui disputera son 18e "Le Mans".
Parmi les autres équipes attendues au Mans, Peugeot alignera deux 9X8, tout comme BMW engagée avec deux prototypes dont l'un, le N°15, sera piloté par le Danois Kevin Magnussen, pilote de Formule 1 jusqu'à l'an dernier.
Le départ sera donné samedi à 16h00 (GMT+2) par la légende du tennis Roger Federer. Les pilotes partiront alors pour une ronde de 24 heures à l'issue de laquelle "l'épreuve choisira son vainqueur".