Bien que le Real Zaragoza ait presque 100 ans d'histoire, ses derniers grands succès (la Coupe du Roi) remontent à presque deux décennies, en 2003 et 2004. C'est à cette époque que le premier concept de démolition du stade La Romareda a été conçu. D'éminents architectes espagnols de l'Estudio Lamela ont été engagés, mais le projet est tombé à l'eau. Il a ensuite été tenté à deux reprises, toujours sans succès.
Pourquoi y parvenir cette fois ? Les arguments sont triples. Premièrement, la candidature à l'organisation de la Coupe du monde 2030 - aux côtés du Portugal et du Maroc - favorise l'investissement. Deuxièmement, la fédération espagnole de football a imposé aux clubs l'obligation d'améliorer leurs infrastructures, ce qui oblige à investir, et La Romareda est l'un des stades les plus vétustes à l'heure actuelle. Troisièmement, le gouvernement local de Saragosse a un plan pour construire le stade et ne pas tout payer.
Cette fois, ça pourrait marcher
La ville a déjà lancé un appel d'offres qui changera fondamentalement la situation : les autorités céderont l'installation municipale à un usage privé pendant 75 ans, en échange d'un investissement privé sur le site du stade. Il devrait en résulter un stade pouvant accueillir 42 500 spectateurs (comme l'exige la FIFA pour la phase de groupes de la Coupe du monde), avec des fonctions sociales et une garantie de continuité d'utilisation pour le Real Zaragoza.
L'appel d'offres pour le bail de 75 ans se terminera en septembre et il est clair que quiconque s'engage dans un partenariat avec le club de football a une chance d'y participer. L'ensemble de l'investissement devrait coûter environ 140-150 millions d'euros dont la sécurisation est la préoccupation de l'investisseur. Le Real Zaragoza a l'intention d'utiliser le stade offert comme garantie pour le prêt et de réunir ainsi les fonds nécessaires.
Présentation en avance sur le calendrier
Bien que la date limite de l'appel d'offres municipal ne soit fixée qu'à la fin de l'été, le Real Zaragoza a déjà montré hier ce qu'il envisageait de construire. La raison en est simple : la fédération espagnole de football a fixé au 12 mai la date limite de livraison du projet si Saragosse veut figurer parmi les villes candidates à l'organisation de la Coupe du monde de 2030.
Le concept a été confié au studio basque IDOM, de renommée internationale, qui a pris le vent du Cierzo soufflant du nord et du nord-ouest comme motif principal du nouveau stade. Le corps du stade - simple pour des raisons pragmatiques et économiques - est cannelé, incorporant des concavités et des lignes fluides, comme s'il avait été façonné par l'érosion causée par le vent.
Outre plus de 40 000 places assises, l'enceinte offrira plus de 22.500 mètres carrés d'espaces commerciaux pour amortir l'investissement. Au-dessus de tous ces espaces, et sous le toit distinctif, il y aura une terrasse panoramique verte semi-ouverte.
Comme il est essentiel que le Real puisse jouer en continu, l'investissement sera divisé en quatre phases, chacune comprenant une tribune et s'étendant sur environ un an et demi. Les travaux les plus importants auront lieu pendant la pause estivale entre les saisons, afin d'affecter le moins possible les matchs. La première tribune sera démolie à l'été 2024, et la dernière partie du nouveau stade sera inaugurée en 2028, bien avant une éventuelle Coupe du monde.
