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Marc Marquez, le miraculé, peut rêver à un 7ᵉ titre mondial

Marc Marquez après sa victoire dimanche.
Marc Marquez après sa victoire dimanche.MICHAL CIZEK/AFP

De retour au sommet après plusieurs années marquées par de multiples accidents et opérations, Marc Marquez écrase la concurrence depuis le début de la saison de MotoGP et peut désormais rêver à un septième titre mondial en catégorie reine faisant de lui l’égal de Valentino Rossi.

L'Espagnol s'est livré à une nouvelle démonstration au Grand Prix de la République tchèque à Brno au guidon de sa Ducati, s'adjugeant la course sprint samedi et le Grand Prix dimanche. C'était sa cinquième victoire consécutive, et la huitième cette saison en Grand Prix, sa 11ᵉ en sprint, en douze week-ends de course.

Son plus proche poursuivant au championnat, son frère cadet Alex, est désormais relégué à 120 points et un nouveau titre, le premier depuis 2019, se profile alors qu'il reste dix manches à disputer.

"Je vis l'un des meilleurs moments de ma carrière. Je me sens comme en 2014", quand il avait remporté les dix premiers Grand Prix de la saison alors qu'il courait pour Honda, a-t-il confié dimanche.

Sa carrière météorique – il n'a que 32 ans et a conquis son premier titre en 2013 – a pourtant connu un brutal coup d'arrêt début 2020 avec une terrible chute sur le circuit de Jerez, sur ses terres natales. Tombé lors de cette première course de l'année en se fracturant l'humérus, il avait dû renoncer quelques semaines après à reprendre la compétition, manquant tout le reste de la saison et les deux premières courses de la suivante.

Celle-ci s'était traduite par 22 chutes en 14 courses et Marquez avait alors préféré manquer les deux dernières manches pour poursuivre sa rééducation. En 2022, les choses ne s'étaient pas améliorées, le pilote devant subir une quatrième opération pour remettre en place son humérus qui avait pivoté de 30 degrés, manquant au total cinq manches sur onze.

L'homme aux six titres semblait fini, incapable de remporter de nouveau un Grand Prix. Mais c'était sans compter sur son obstination. Abandonnant Honda, la marque de tous ses titres, il a rejoint Ducati en 2024 par le biais de l'écurie cliente Gresini.

Un septième titre chez Rossi ?

"À la fin de 2023, j'ai parié sur moi-même, j'ai décidé de prendre la meilleure moto sur le plateau... Maintenant, je suis aussi plus calme, plus mûr", a souligné Marquez dimanche. D'autant plus qu'il court désormais pour l'écurie d'usine de la marque italienne, disposant d'une moto équipée des plus récentes innovations.

Mais il n'y a pas que la machine. Il écrase au passage son équipier Francesco Bagnaia, pourtant double champion du monde (2022 et 2023), qui n'a gagné qu'une seule fois depuis le début de l'année et se retrouve distancé de 168 points, un gouffre, au championnat.

"J'ai changé mon style de pilotage", a reconnu le champion espagnol en conférence de presse après sa victoire à Brno dimanche.

"Je ne peux plus piloter de manière agressive tour après tour. Cela m'oblige à m'adapter à ma condition physique même si elle est bonne. Je me sens aussi très bien sur la moto et, quand on se bat avec elle, on va plus lentement. Maintenant, le plus coulé je suis, le plus rapide je vais et c'est moins exigeant physiquement."

Car l'agressivité caractérisait Marquez au début de sa carrière. L'Italien Valentino Rossi, détenteur de sept titres en catégorie reine entre 2001 et 2009, en sait quelque chose. Ses luttes sur la piste avec un jeune Marquez qui ne pensait qu'à le détrôner sont restées légendaires. Ennemis sur la piste, Marquez et Rossi le sont aussi devenus en dehors et leur inimitié perdure, même si "Vale" s'est retiré de la compétition moto en 2021.

Car Rossi, aujourd'hui âgé de 46 ans, voit ses poulains italiens issus de son académie de pilotage "VR46" (son numéro de course) se faire ridiculiser par son ancien adversaire, à commencer par Bagnaia.

L'Italien ne voudrait donc certainement pas voir Marquez l'égaler avec un septième titre dès la mi-septembre lors du Grand Prix de la République de Saint Marin à Misano, près de sa résidence de Tavullia, où il est encore vénéré comme un dieu. Interrogé sur cette éventualité dimanche, Marquez a éludé la question, non sans afficher son célèbre sourire.