Le champion du monde en titre peut souffler. S'il semblait plutôt confiant quant à ses chances de courir ce week-end à Misano, Francesco "Pecco" Bagnaia est désormais assuré de pouvoir disputer la 12ᵉ manche de la saison, sur les bords de l'Adriatique.
"Je suis heureux et chanceux d'être ici", a savouré le pilote Ducati. "Nous avons beaucoup travaillé pour cela, ce n'était pas facile (...) mais le travail que nous avons fait est incroyable". "Je vais continuer à travailler tout le week-end (...), je pense que ma condition va s'améliorer de jour en jour", a-t-il poursuivi.
Lors du GP de Catalogne dimanche dernier, le Turinois de 26 ans, qui était parti en pole position, avait été victime d'un effrayant high side – un vol plané – en début de course. Il s'était ensuite fait rouler sur les jambes par le Sud-Africain Brad Binder (KTM), provoquant l'interruption de la course. Les examens médicaux n'ont révélé que des contusions.
Apparu jeudi en pantalon devant la presse, Bagnaia a expliqué souffrir simplement d'un "hématome au niveau du genou droit qui descend jusqu'au pied".
Creuser l'écart
"Pecco" aura donc l'occasion ce week-end de creuser l'écart sur la concurrence. Depuis le début de la saison, le champion en titre fait honneur à son statut et dispose pour l'heure d'une confortable avance de 50 unités au général sur son dauphin, l'Espagnol Jorge Martin (Ducati Pramac). L'écart monte à 71 points avec l'Italien Marco Bezzecchi (Ducati VR46), 3ᵉ au général.
Sachant qu'un week-end rapporte au maximum 37 points, s'il avait été déclaré inapte à courir ce week-end, l'Italien aurait tout de même conservé la tête du championnat quoi qu'il arrivait.
Son coéquipier dans l'équipe d'usine Ducati Enea Bastianini, aussi victime d'une chute lors du GP de Catalogne, a dû en revanche déclarer forfait. Blessé à la main et au pied gauches, l'Italien a été opéré en début de semaine et manquera, outre le GP de Saint-Marin, les deux manches suivantes en Inde et au Japon. Il n'est pas remplacé à Misano au sein de l'écurie de Borgo Panigale.
Lointains souvenirs pour Quartararo et Marquez
Et si, plutôt que les surpuissantes Ducati, Aprilia venait encore bousculer la hiérarchie ce week-end ? Dimanche dernier, l'autre marque italienne engagée dans le championnat a brillé sur la piste catalane, plaçant ses deux pilotes espagnols d'usine sur les deux premières marches du podium – Aleix Espargaro devant Maverick Vinales.
Loin derrière les performances des équipes européennes cette saison, parmi lesquelles on retrouve aussi KTM, le Français Fabio Quartararo – au guidon de sa Yamaha –, aura peut-être la nostalgie de son sacre de 2021 en tête.
C'est sur ce circuit de Misano, lors du GP d'Emilie-Romagne, qu'il était devenu le premier Français à décrocher le titre de champion du monde de MotoGP. "J'ai vécu l'un des plus beaux jours de ma vie ici (...) cela fait aujourd'hui de voir où nous en sommes par rapport à il y a deux ans", a-t-il reconnu. En effet, les choses ont bien changé pour le Niçois qui pointe pour l'heure à la 11ᵉ place du championnat. En difficulté avec sa moto japonaise, le vice-champion 2022 peine à revenir aux avant-postes.
Une lueur d'espoir est toutefois apparue dans le ciel catalan, où la reprise de réglages de sa moto datant de 2022 lui a plutôt réussi, avec une 7ᵉ place à l'issue du GP. "Nous voulons également essayer notre configuration de dimanche à Misano, je pense que cela nous donnera plus d'informations et confirmera si nous travaillons dans la bonne direction ou non", a expliqué Quartararo.
Chez Honda, également à la peine cette année, l'heure sera aussi aux réglages : "Misano est un circuit qui est encore différent de l'Autriche et de Barcelone (théâtre des deux dernières manches, ndlr), on continuera donc notre travail de tests, important pour récolter des données", a expliqué le sextuple champion de MotoGP Marc Marquez, dont la dernière victoire remonte à 2021... à Misano.
