Le président sortant, l'Emirati Mohamed Ben Sulayem, brigue sa réélection en décembre et pourrait bien être le seul candidat en lice en raison du nébuleux processus de candidature.
Modifié en juin par la direction actuelle, le règlement impose aux candidats de désigner des vice-présidents issus des six régions du monde (Europe, Amérique du Nord, Amérique du Sud, Moyen-Orient et Afrique du Nord, Afrique et Asie-Océanie) et figurant sur une liste approuvée par la FIA.
Or, une seule personnalité représentant l'Amérique du Sud figure sur cette liste, Fabiana Ecclestone, la femme de Bernie Ecclestone, l'ancien grand patron de la F1, et elle a déjà apporté son soutien à Ben Sulayem. De facto, cela empêche les autres candidats d'avoir un soutien issu de cette région et donc de se présenter.
"Le processus électoral de la FIA favorise grandement l'équipe en place et les autres candidats n'ont même pas la possibilité d'arriver sur la ligne de départ, c'est une course à un seul cheval (...) Il n'y aura donc qu'un seul candidat et ce n'est pas la démocratie, c'est une illusion de démocratie", a dénoncé Tim Mayer ce vendredi à Austin, en marge du Grand Prix des Etats-Unis de Formule 1.
Mayer, limogé en novembre dernier après avoir travaillé pendant 15 ans à la FIA, est l'un des quatre candidats déclarés avec Ben Sulayem, la pilote et entrepreneure suisse Laura Villars et l'influenceuse belge Virginie Philippot.
Le double champion du monde de rallye espagnol, Carlos Sainz, père de l'actuel pilote de F1 Carlos Sainz Jr, s'était dit enclin à se présenter à l'élection en début d'année, avant de renoncer fin juin, notamment après les changements intervenus dans le processus de candidature.
Ben Sulayem, ancien pilote de rallye, a succédé fin 2021 au Français Jean Todt. Son premier mandat a été mouvementé et n'a pas fait l'unanimité. Il s'est notamment mis à dos les pilotes de F1 et de rallye pour avoir imposé de grosses amendes en cas d'utilisation de mots grossiers lors des retransmissions télévisées. Devant le tollé suscité par cette mesure, il a finalement décide de réduire de moitié le montant des amendes.
En avril dernier, Robert Reid, vice-président de la FIA chargé du sport et proche de Ben Sulayem, a démissionné en critiquant vertement la gouvernance du président en place, dénonçant un manque de transparence.
L'élection du président de l'instance mondiale, chargée d'organiser les Championnats du monde de Formule 1 ou de rallye mais aussi de promouvoir la sécurité sur les routes, est prévue le 12 décembre à Tachkent, capitale de l'Ouzbékistan ; la date limite de dépôt des candidatures est fixée au 24 octobre.