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L'Asie du Sud-Est : le prochain El-dorado de la Formule 1 ?

Des fans chinois interpellant Charles Leclerc dans le paddock du circuit de Shanghai.
Des fans chinois interpellant Charles Leclerc dans le paddock du circuit de Shanghai.JAVIER JIMENEZ/DPPI Media/DPPI via AFP
Revenu au programme de la saison l'an passé, le Grand Prix de Chine est la 2e étape du calendrier 2025 de Formule 1. Il ravira les nombreux spectateurs de l'Empire du Milieu, et rappellera l'envie pour les grosses têtes du sport de poursuivre une extension en Asie du Sud-Est.

Singapour était déjà au programme depuis 2008. La Chine est revenue en 2024. La Thaïlande pourrait être introduite en 2028... L'Asie du Sud-Est a le vent en poupe lorsqu'il est question de Formule 1 et il semblerait que Stefano Domenicali soit particulièrement friand du marché que cela pourrait représenter pour le sport. Après l'Amérique et les 3 Grands Prix octroyés aux États-Unis, le nouvel El-dorado apparaît de l'autre côté du globe. 

"Il est formidable de voir la croissance en Chine"

Lors des deux années passées, la candidature de la Chine est revenue sur le devant de la scène pour une raison précise. Guanyu Zhou faisait partie des pilotes de la grille et en proposant de revenir à Shanghai, la F1 pouvait capitaliser sur sa présence pour faire venir les spectateurs. Grâce à cette identification, les Chinois sont en effet venus en masse (200 000 personnes). Et pour leur apporter toujours un peu plus de spectacle, le sport a décidé qu'une course sprint se déroulerait sur leur circuit. 

Tout cela contribue activement au développement du sport automobile dans une région qui lui préfère souvent la MotoGP. Par exemple, le Grand Prix de moto d'Indonésie ou bien celui de Thaïlande est déjà bien installé. En venant planter son industrie dans un paysage aussi riche, la F1 vient donner un coup dans la fourmilière afin de multiplier les recettes.

"C’était un grand succès (l'an passé)", a attesté Greg Maffei, ex PDG de Liberty Media en 2024. "L’intérêt pour la Chine a explosé. Il est formidable de voir la croissance. Il y a beaucoup d’intérêt dans toute l’Asie, car de nombreuses villes s’intéressent à nous. Je pense qu’il serait très facile de voir une deuxième course en Asie du Sud-Est".

La modernisation de la F1 rend cela possible. En passant d'un modèle "Business to Business" (B2B) à du "Business to Customer" (B2C), le sport a pris un virage à 360 degrés, sans se prendre un mur. "Cela nous permet de mieux apprendre et de mieux répondre à leurs besoins au fil du temps, y compris à Las Vegas". Ainsi, la demande grandit considérablement et l'économie du sport se porte très bien.

Thaïlande, Corée du Sud ou Indonésie ?

Il n'y a donc aucune raison pour que d'ici 2030, une autre course d'Asie du Sud-Est ne soit dévoilée au programme. En perpétuelle évolution, la F1 a déjà réformé plus d'un Grand Prix. En Europe, le Grand Prix d'Espagne 2026 aura lieu à Madrid et non à Barcelone. À partir de la même année, le Grand Prix de Belgique se fera en alternance. L'émergence des courses aux États-Unis, notamment celle de Las Vegas a également prouvé que peu importe les levers de boucliers des fans ou même des pilotes - Max Verstappen est réticent à faire du sport un spectacle -, l'argent serait au rendez-vous. 

S'agrandir encore un peu plus dans des endroits où la densité de la population est importante relève d'une stratégie simple. Surtout lorsque le pays en question est volontaire pour accueillir la compétition. Récemment, la Thaïlande a tapé dans l'œil du patron de la F1, Stefano Domenicali et souhaiterait prendre part aux festivités en 2028. Mais, l'an dernier, la Corée du Sud s'est aussi prononcée, rappelant qu'elle était au calendrier de 2010 à 2013 et aimerait revenir. L'Indonésie constitue une 3e option à explorer. 

Peu importe le pays, finalement. Ce qu'il faut retenir dans tout cela, c'est la popularité toujours aussi croissante de la catégorie reine du sport automobile dans le monde. Tant qu'il y aura des spectateurs prêts à verser de grandes sommes pour assister à un Grand Prix, il y aura de la demande dans n'importe quel pays. Le marché de l'Asie du Sud-Est n'échappe pas à la règle et sera le chantier des cinq prochaines années pour ceux qui régissent le sport. Peut-être au détriment des événements plus "classiques" ou "historiques", notamment en Europe.