Après une saison noire, les espoirs d'Alpine pour 2026

Les Alpine à Abou Dhabi.
Les Alpine à Abou Dhabi.RUDY CAREZZEVOLI/GETTY IMAGES VIA AFP

Lanterne rouge d'une saison qui s'est apparentée à un chemin de croix en Formule 1, Alpine veut croire que 2026 marquera enfin son renouveau, portée par une monoplace entièrement repensée, conformément à un bouleversement du règlement technique, et un moteur Mercedes censé ramener l'écurie vers le haut.

Pour Pierre Gasly, cette fin d'année a eu des allures de délivrance : "C'est la meilleure soirée de l'année !", a-t-il lancé dimanche, après le dernier Grand Prix de la saison.

À Abou Dhabi, l'écurie franco-britannique a terminé son cru 2025 comme elle l'a commencée, sans marquer le moindre point. Le pilote français, devenu le fer de lance du projet Alpine, a vécu une année noire, peut-être la plus difficile depuis son arrivée en F1 en 2017.

"Il y a des jours où ça n'a pas été simple de mettre la déception et la frustration de côté pour tirer l'équipe vers le haut", reconnaissait-il fin novembre auprès de l'AFP.

Cette frustration découle surtout d'une monoplace "capricieuse" couplée à un moteur Renault moins performant que le reste du plateau.

"Quand je trouvais que j'avais vraiment bien piloté mais qu'on finissait hors des points - et même pas dans la bagarre... c'était difficile à avaler", concédait encore Gasly.

Incapable de se mêler à la lutte, Alpine a conclu l'année bonne dernière du classement constructeurs, avec seulement 22 points au championnat.

Si Gasly a servi de carburant en inscrivant l'intégralité des points de l'équipe, ses coéquipiers Jack Doohan, remercié fin avril pour son manque de résultats et remplacé par Franco Colapinto, sont restés aux abonnés absents.

Fin du moteur Renault

Depuis 2022 et sa 4ᵉ place au championnat acquise en toute fin de saison, l'écurie peine à revenir aux avant-postes. Si Alpine a sombré sportivement, c'est aussi parce que la saison a été sacrifiée au profit de l'avenir. Le projet a été recentré autour de 2026 et du changement de réglementation technique qui modifiera en profondeur les monoplaces.

"Alpine n'a pas la capacité pour développer la voiture 2025 et faire la nouvelle voiture pour 2026. À un moment donné, il faut faire des choix", se défendait en septembre auprès de l'AFP le patron de l'écurie Flavio Briatore.

L'équipe a également acté la fin de son programme moteur maison, misant dès 2026 sur une motorisation Mercedes et sur un recentrage stratégique à Enstone, en Angleterre, où l'intensité est déjà maximale.

"On est à l'aube de l'un des hivers les plus courts dont je me souvienne. Du drapeau à damier à Abou Dhabi au premier roulage de la voiture, il n'y a que 36 jours", rappelle le directeur général d'Alpine depuis septembre, Steve Nielsen.

Gasly, lui, assure disposer de solides raisons d'y croire : "J'ai beaucoup d'éléments qui me donnent plus d'espoir que l'an dernier", assure-t-il.

Et de détailler : "Le staff technique est vraiment impressionnant, on a recruté de bonnes personnes, on va commencer à travailler avec Mercedes, qui semble vraiment bien partie selon les bruits du paddock. J'ai l'impression que tout s'aligne".

S'il reste prudent sur le niveau de la concurrence, le Normand prédit "une bien meilleure situation" que ces deux dernières saisons.

Reste à transformer la promesse en résultats, dans un contexte de concurrence exacerbée où chaque équipe a flairé l'occasion offerte par la révolution technique de 2026.