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Nous ne sommes "pas l'écurie à battre" des 24H du Mans, estime Ferrari

Antonello Coletta ce vendredi au Mans.
Antonello Coletta ce vendredi au Mans.FRED TANNEAU/AFP
Ferrari, vainqueur l'an dernier de la prestigieuse édition du centenaire des 24 Heures du Mans, "n'est pas l'écurie à battre" ce week-end, assure dans un entretien à l'AFP Antonello Coletta, patron de l'endurance de la marque au cheval cabré.

Le dirigeant italien assure que d'autres équipes sont armées pour gagner, et fait part également de ses doutes sur l'un de ses concurrents, qu'il soupçonne d'avoir trouvé un moyen pour contourner l'interdiction de chauffer les pneus dans les garages pendant la course.

Question : Ferrari a gagné l'an dernier, pour son retour au Mans, après 50 ans d'absence dans la catégorie reine. Quelles sont vos raisons de croire à la victoire cette année encore ?

Réponse  : "L'année passée était une chose merveilleuse. Nous avons gagné à notre première tentative. Pour nous, c'était quelque chose de mythologique, de magique. Mais maintenant, nous devons penser à 2024, qui sera une édition très difficile, parce que nous avons plus de concurrents, et que nos concurrents ont plus de voitures. Je crois que nous ne sommes pas l'écurie à battre cette année. L'objectif est d'être sur le podium, je suis honnête, je pense que c'est le maximum que nous puissions obtenir (...) J'espère être parmi les teams qui se battront pour gagner, mais je préfère garder les pieds sur terre, donc je dirais qu'un podium peut être déjà un très bon résultat."

Q : Qui seront vos principaux adversaires ?

R : "Nous avons vu pendant l'hyperpole que Cadillac va très vite. Et comme d'habitude au Mans, nous avons des surprises. BMW aussi va très vite. Toyota, c'est Toyota. Ils n'ont pas fait l'hyperpole, mais ils restent très compétitifs, tout comme Porsche."

Q : Quelle sera votre stratégie de course ?

R : "Ce sera d'attendre, d'être plutôt vers la tête, si possible, et d'observer l'évolution de la course. La météo n'annonce par beaucoup de pluie, peut-être dimanche matin, mais ça peut être une variable. Dans tous les cas, nous devons chercher à faire une course sur la défensive, parce que nous ne sommes pas les favoris. Et aussi parce que, malheureusement, nous avons une pénalité de dix secondes (consécutive à une irrégularité lors des 6 Heures de Spa en mai, ndlr) sur nos deux voitures (officielles). Pour le moment, on nous dit que nous devrons observer cette pénalité au premier arrêt au stand. À ce moment-là, nous serons encore tous groupés, et nous risquons de perdre 15 ou 20 positions."

Q : Les pilotes parlent tous de l'interdiction de chauffer les pneus, et des risques à sortir avec des pneus froids. Comment gérez-vous cette difficulté ?

R : "C'est un très grand risque. Nous ne pouvons rien y faire, mais selon nos calculs, on perd jusqu'à 15 à 18 secondes sur le premier tour. C'est pour cela que je demande à la Fédération (FIA) un contrôle strict des températures de pneus, parce que là-dessus on peut vraiment gagner ou perdre beaucoup de temps."

Q : Certains de vos pilotes soupçonnent Porsche d'avoir trouvé un moyen de chauffer leurs pneus…

R : "Je n'ai cité aucune équipe, je dis juste qu'il y a un team qui utilise des pneus chauds, je préfère ne pas dire de qui il s'agit. Et je n'ai pas reçu de réponse (de la FIA) sur l'application de la règle sur la température des pneus, mais pour moi, les contrôles de température des pneus sont vraiment impératifs. Ce doit être fait dans chaque garage à chaque changement, et non de façon aléatoire."