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Sofiane Khati, le champion de France de boxe qui s'est qualifié pour la finale d'Intervilles

Sofiane Khati contre Nathan Haney
Sofiane Khati contre Nathan HaneyLivesey/Getty Images
Du ring au mur des champions d'Intervilles, l'association d'idées n'est pas évidente. Pourtant, jeudi soir, Sofiane Khati a été le premier relayeur de l'ultime épreuve qui a permis à Coulanges-lès-Nevers de battre Beauvais et de se qualifier pour la finale du 24 juillet. Pour Flashscore, le multiple champion de France des poids moyens revient sur cette parenthèse impromptue.

Il a fallu s'y reprendre à deux fois pour en être bien sûr. Dans l'écran, au second plan, se tient une figure bien connue du monde de la boxe en France. Tombeur de Nathan Heaney grâce à un KO dévastateur en février dernier, c'est bien Sofiane Khati en combinaison bleue qui défend les couleurs de Coulanges-lès-Nevers ! 

Mais comment le quadruple champion national des poids moyens s'est-il retrouvé là ? "Je me le demande bien moi aussi (rires). Le maire m'a appelé pour savoir si j'étais intéressé. Et comme je ne sais pas dire non... Alors que je ne voulais pas du tout. J'ai dit oui à contre-coeur mais pour rien au monde j'aurais voulu avoir dit non ! C'est une dinguerie ce qu'on a vécu, incroyable !". 

Évidemment, le boxeur n'a pas disputé d'épreuves mettant en péril son intégrité physique, les glissades et autres gamelles qui font le sel de la célèbre émission pouvant provoquer une blessure : "on a décidé que je ferai des épreuves sans risques parce que les participants des deux équipes ont fait de vraies chutes de cascadeur !".

Khati s'est contenté de tirer un tapis pour faire tomber les adversaires et de pousser une balançoire pour dégommer une colonne de dés surmontée d'un Beauvaisien. Une obligation réglementaire pour pouvoir participer à l'ultime épreuve : le mur des champions. 

Malgré l'inclinaison de la pente qu'il faut gravir à la force des bras et des genoux, il y est allé au talent. "Je ne me suis pas trop entraîné, j'ai juste répété la gestuelle 2-3 fois tout au plus. Pour le reste, j'ai compté sur mes aptitudes physiques". Mais même en étant boxeur pro, l'effort a été maximal. "J'avais de l'avance parce qu'on menait au score mais mon adversaire m'a rattrapé". L'âme de compétiteur a ressurgi : "si je suis dans l'équipe de la finale, je ne laisserai au hasard. Dès demain, j'attaque l'entraînement ! Je vais travailler ma vitesse et mon explosivité, je vais tout déglinguer (rires)". 

Alors que Beauvais semblait s'envoler, c'est bien Coulanges qui s'est imposé dans les derniers mètres et l'expérience de Khati a été bien utile pour son coéquipier, professeur d'EPS et fan de cross-fit : "il a fait une remontada incroyable ! Mais je le savais ! Les participants ne sont pas forcément habitués à ce type d'organisation, avec beaucoup de public. Alors il doutait beaucoup, il se posait beaucoup de questions. Je suis habitué, je sais qu'il ne faut pas trop cogiter. Je lui ai parlé toute la journée pour le mettre en confiance, pour lui dire qu'il était le meilleur et qu'il allait manger ce mur. Il a regardé devant et c'est ce qu'il a fait". 

Après la victoire de sa ville, le maire a évoqué la ruralité et la "diagonale du vide", souvent oubliée des pouvoirs publics et des medias. "Il a eu raison d'en parler et de le rappeler, explique Khati. L'ADN d'Intervilles, c'est la fibre populaire. Ce n'est pas mal, mauvais ou ridicule, bien au contraire"

Pour le retour de l'émission emblématique de l'été en France, un record d'audience a été battu avec une moyenne de 3,4 millions de téléspectateurs et un pic à 3,9 millions. Le 24 juillet prochain, Coulanges-lès-Nevers disputera la finale en direct, avec son boxeur emblématique remonté à bloc.