Flashscore : En janvier, vous nous aviez parlé de votre besoin de boxer beau. C'est réussi ! Votre bras avant a été redoutable.
Mon bras avant a toujours été mon arme de prédilection. Je sais qu'avec cette gauche, je peux enchaîner et faire mal. D'ailleurs, le premier coup qui le sonne, c'est un crochet du gauche au 5e round. Là, j'ai senti qu'il était à 2 doigts de s'écrouler. Mais, je suis resté calme, je ne me suis pas emballé. Je savais que j'allais lui faire mal, mais pas au point de l'arrêter.
Vous aviez Brahim Asloum dans votre coin, ça vous a aidé ?
La tactique, c'est du made in Brahim Asloum (rires). Il m'a dit que les 3-4 premiers rounds, on pouvait les lui offrir, parce qu'on savait qu'on allait les rattraper derrière. Au début, il fallait prendre la bonne distance, gagner en confiance, le laisser un peu se fatiguer. J'ai pris mon temps, je ne me suis pas précipité. Parce qu'Heany, il était chez lui, il est habitué à tout ça. Pour moi, c'était un très gros événement. Brahim me criait "arrête-toi, calme-toi, respire" alors que moi, je sautais partout alors que le combat n'avait pas encore commencé (rires). Je l'ai écouté. Il savait que je pouvais prendre des coups mais que j'encaisserais et que je répondrais avec mon bras avant.
Heaney vous a-t-il sous-estimé ? Son ringwalk est toujours attendu mais a-t-il vu une victoire assurée pour lui ?
Lui ne n'a pas sous-estimé, j'en suis certain. Son staff et le public en revanche... Après le combat, il m'a répété qu'il savait que je serais en forme, il avait vu que j'avais livré deux derniers très bons combats. Son ringwalk, c'est son show, c'est obligatoire car il est chez lui, il y a des attentes, même s'il est tombé sur un os après.
À 3 semaines du combat, vous évoquiez avec nous votre fixette sur vos appuis que vous trouviez trop volatils. Vous avez trouvé la réponse manifestement.
(Rires) Les appuis, c'est ce qui a fait la différences dans mes frappes. Je l'ai senti et parfois je me disais "wow" ! J'étais trop content d'avoir corrigé ces lacunes et ça a beaucoup joué samedi soir.
Vous êtes désormais détenteur de la ceinture WBA Europe. Quel sera votre futur proche ?
La suite, c'est Queensberry (la société de promotion de Frank Warren, ndlr) qui me la réserve. En attendant, je veux faire de mon corps une machine de guerre. Je n'ai vraiment pas envie de m'arrêter là. Ce titre peu m'ouvrir beaucoup de choses, à commencer par une défense de titre. Je peux aussi viser un combat pour monter dans les classements en vue de disputer un championnat du monde. A priori, ce serait en Angleterre parce que j'ai une clause dans mon contrat pour deux combats.
Vous êtes rapidement retourné dans les gradins pour suivre la dernière de Derek Chisora. Quels souvenirs en garderez-vous au-delà de la victoire ?
Je voulais kiffer du moment, faire des zigzags partout (rires). J'ai vécu un truc de fou. Les yeux du monde de la boxe sont rivés sur ce gala et mois je fais du moonwalk (rires). L'ambiance était incroyables, avec 23000 personnes dans la salle. Je suis pressé de revivre ça.