Affirmer que le passage d'Adi Hütter à Monaco a été un échec serait très exagéré. Le technicien autrichien aurait pu faire mieux, notamment en Ligue des champions, mais la troisième place en championnat a été un résultat essentiel pour le club du Rocher.
Cependant, le manque de régularité et, surtout, de maîtrise dans les moments importants de la saison ont fini par coûter très cher. Surtout, une impression accablante déjà aperçue en 2024-2025 s'est installée : sans Denis Zakaria, l'ASM jouait sans clef de voûte. Pire : le Suisse est irremplaçable et n'a pas de substitut suffisamment solide.
Sa blessure aux adducteurs avant l'entrée en lice en C1 contre le Club Brugge, match achevé sur une correction (4-1), a eu lieu il y a un mois et Monaco n'a gagné qu'une seule fois et difficilement contre Metz (5-2), a enregistré deux défaites (à Lorient en plus de celle à Bruges) et deux nuls (contre City et Nice, sur le même score de 2-2). Certes 5ᵉ de Ligue 1 à 3 points du PSG, l'équipe n'est pas larguée mais les dirigeants ont ressenti le besoin de changer de méthode.
Un 3-4-2-1 très alléchant
Ainsi, Sébastien Pocognoli est arrivé après avoir cassé son contrat avec l'Union Saint-Gilloise où il est devenu champion de Belgique la saison dernière. À 38 ans, l'ancien Diable Rouge arrive précédé d'une réputation flatteuse, avec un 3-5-2, ou plutôt un 3-4-1-2 dans lequel on imagine volontiers Maghnes Akliouche en meneur de jeu pour alimenter Mika Biereth et Ansu Fati, l'homme en forme du moment en attaque avec 6 buts (dont 3 penalties) en 5 matches (dont seulement 2 titularisations) toutes compétitions confondues.
Après le premier entraînement à La Turbie, il s'est montré enthousiaste, au point qu'il a dû freiner ses nouveaux joueurs : "ils reviennent de quelques jours de congés, avec un nouveau coach, donc il y avait beaucoup d'intensité, une envie de montrer, forcément. J'ai dû les calmer un peu, parce qu'il ne faut pas aller dans l'autre partie du curseur. Mais il y avait une bonne dynamique, une bonne intensité".
S'il manquait 14 internationaux, Pocognoli a pu effectuer cette première prise de marque avant d'expliquer ce qu'il recherchait : "en tant que footballeur, j'aime bien aller vers l'avant. Un grand mot à la mode, c'est d'apporter de l'intensité et de dominer. Mais il faut le faire d'une certaine manière car si on est bon avec le ballon, les adversaires vont jouer avec un bloc bas. Ce qu'on peut peut-être apporter de plus par rapport à ce qui a été fait, c'est d'apporter un peu plus de structure et de discipline".
Pogba, rampe de lancement toujours en attente
En fait, il manquait un 15ᵉ homme, et non des moindres : Paul Pogba. Alors que son retour était prévu ce weekend, La Pioche devra attendre encore deux semaines au minimum. Pocognoli ne veut pas accélérer les choses, dans la mesure où, après avoir été absent de longs mois, le champion du monde 2018 aura besoin de temps, a minima jusqu'à janvier prochain, pour retrouver du rythme.
Si l'état physique de Fati a pu interroger, le Catalan a toujours été dans le groupe du Barça et maintenait une forme acceptable malgré le peu de minutes obtenues avec Hansi Flick. Même s'il est en réussite, sa gestion est surveillée de près afin d'éviter les rechutes. Il en sera de même pour Pogba car l'idée initiale est qu'il arrive en pleine possession de ses moyens à partir de février, quand tout se joue.
C'est dans cette période-là que Pocognoli devra se différencier d'Hütter, dans la gestion de forces vives. Le manque de maturité des Rouge-et-Blanc a eu tendance à désarçonner l'ASM, incapable de retrouver le fil de ses performances en plein match. Si le nouveau coach résout ce problème, alors Monaco sera un candidat redoutable pour le titre.