Comment un ado de 17 ans peut-être aussi important dans la bonne santé de son club ? Lamine Yamal n'est plus un prospect, il est carrément un franchise player, non seulement sur le terrain mais aussi en dehors car il est, et de loin, le joueur le plus populaire du FC Barcelone.
Après une année 2024 phénoménale, le Catalan ne sera pas sur le terrain pour le choc contre l'Atlético de Madrid après s'être blessé lors de la défaite à Montjuïc contre Leganés (1-0). En Liga, c'est sa seule défaite en étant titulaire. Suffisamment révélateur pour constater qu'il y a bien un Barça avec Lamine Yamal et un Barça sans.
Aucun remplaçant clair
Contre Osasuna, le Barça est sur une série de 9 victoires de rang en championnat et il est très imprégné par la présence de l'ailier droit. Si Ferran Torres, droitier, l'a remplacé à son poste sans la possibilité de revenir sur son pied fort, cela n'a pas altérer l'attraction de Jules Koundé vers l'avant.
En revanche, une évolution s'est faite jour lors du déplacement à San Sebastían contre la Real Sociedad. Contre Osasuna, 4 joueurs avaient une position moyenne dans le rond central : ils ont été 6 dans le Gipuzkoa. La présence de Fermín López à la place de Lamine Yamal, un intérieur plutôt qu'un ailier, a limité l'influence du côté droit. Au contraire, cela a créé un entonoir. La position moyenne de Koundé a reculé au demeurant et c'est surtout Robert Lewandowski, buteur frustré par la VAR (ce but annulé aurait-il changé beaucoup de choses dans la saison du Barça en Liga ?), qui a totalement dézoné, se retrouvant au niveau de... Marc Casadó.
Contre le Celta, le XI s'est avéré beaucoup plus équilibré avec, une fois n'est pas coutume, le latéral gauche plus haut que le latéral droit. C'est Raphinha qui a pris la place de Lamine Yamal, autrement dit un ailier de métier qui peut frapper du gauche plus volontiers que Ferran. Le changement d'aile du Brésilien a placé Dani Olmo à gauche, même s'il a toujours une tendance à se recentrer pour épauler Lewandowski. Le triangle Gavi-Casadó-Pedri est clairement dessiné mais l'expulsion de Casadó a fait vaciller le Barça, poussé au match nul en quelques minutes.
Très utile mais pas surexploité
La présence de Lamine Yamal dans le XI de départ change fondamentalement le visage du Barça. Quand il est sur le terrain, les centraux sont beaucoup plus haut, Pedri est au soutien d'Olmo dans l'axe et le duo qu'il forme avec Koundé crée des possibilités pour l'attaquant de pointe et l'ailier gauche. Cela se note contre l'Espanyol et, dans une forme différente contre Mallorca.
À Son Moix, Koundé a fait office de troisième central car les insulaires ont été très gênants pendant une heure avant de céder dans les grandes largeurs. C'est le match où Lamine Yamal a été le plus près de l'axe, ce qui s'explique par la polyvalence de Ferran, qui n'est pas un 9 pur comme Lewandowski.
Pour autant, la présence de Lamine Yamal sur le terrain n'indique pas une surexploitation du côté droit dans les attaques. Au fur et à mesure des matches de Liga, la répartition était sur la voie de l'équilibre sur les trois tiers. Néanmoins, on a pu paradoxalement constater que, contre le Celta, 37% des attaquants sont nées à droite avant de retomber à 26% à Mallorca... avant de remonter à 42% contre le Betis. Un écart déjà aperçu en début de saison et qui pouvait s'expliquer par les débuts de l'ère Hansi Flick.
Pour affronter l'Atlético, le technicien allemand dispose donc de plusieurs choix qui ressemblent surtout à de l'embarras. Les différents cas de figure n'ont pas été concluants en intégralité. Décidera-t-il d'ajouter un intérieur supplémentaire pour ajouter de la densité au milieu ? Il avait titularisé Fermín López lors du Clásico avant de le remplacer à la pause par Frenkie de Jong. Depuis, Gavi est revenu à la compétition, ajoutant une solution, plus musclée.