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Sans filet chez Pramac-Yamaha, Jack Miller joue gros, sans jamais se renier

Jack Miller lors des essais au Qatar
Jack Miller lors des essais au QatarKarim JAAFAR / AFP
Écarté de KTM, Jack Miller a un an pour convaincre Pramac-Yamaha de le conserver en MotoGP. À 30 ans, l'Australien conserve sa mentalité d'attaquant pour développer une nouvelle moto et viser le Top 5.

Il n'y a pas que chez Aprilia et Honda que le team satellite obtient de meilleurs résultats que les pilotes officiels. Évincé de KTM, Jack Miller s'est retrouvé chez Pramac, désormais motorisé par Yamaha après avoir guidé Jorge Martín au titre de champion du monde avec Ducati, une première historique. 

En somme, Miller était relégué dans la hiérarchie. Mais l'Australien rappelle depuis le début de saison qu'il est un excellent pilote. Mieux, il se bat au côté des KTM officielles, au point qu'il compte 19 points comme Brad Binder, 3 longueurs devant Pedro Acosta qui l'a poussé vers la sortie. 

Très en retrait depuis ses 4e et 5e places au championnat du monde en 2021 et 2022, Miller avait été écarté de l'écurie officielle Ducati mais avait retrouvé une moto officielle. Deux saisons plus tard, son style et ses performances n'ont pas convaincu et il a donc retrouvé Pramac où il était resté 3 saisons, de 2018 à 2020. 

À 30 ans, Miller joue sa dernière carte en MotoGP. Avec une seule année de contrat, "Thriller" fait all-in. 

Des piques pour KTM

L'Australien n'est pas dupe : tout peut s'arrêter dans quelques mois. Il n'a d'ailleurs eu aucun mal à l'avouer : "j'ai décidé de profiter de chaque instant en piste". Mais, en attaquant forcené qu'il est, il ne veut pas que 2025 soit son dernier tour de piste : "j'espère pour quelques années encore, je sens que je n'ai pas encore fait mon temps"

Alors il a retrouvé Paolo Campinoti chez Pramac, désormais motorisé par Yamaha. Et ce n'est pas parce que Ducati n'est plus là, pas plus que Jorge Martín, parti chez Aprilia, que l'ambition n'est pas présente pour Miller : "je ne suis pas là pour être dernier toutes les semaines. Je veux me montrer et être aussi performant que possible tous les week-ends. Le but est toujours de retrouver le sommet, de me battre dans ce groupe de tête pour les podiums et les victoires. J'y suis déjà arrivé et je crois fermement que je peux le refaire". 

Pour l'heure, le choix de Miller est validé, à commencer par le pilote lui-même qui se sent très à l'aise sur sa monture. En effet, elle semble lui convenir mieux que prévu, à sa grande satisfaction : "j'étais nerveux que mes forces ne se voient pas sur cette moto, ou que je ne puisse pas en profiter, mais j'ai découvert que mes forces, comme jeter la moto au freinage, pouvoir vraiment freiner tard et utiliser la glissade pour abaisser le centre de gravité, je pouvais toujours en profiter. La moto a encore cette caractéristique d'être très stable et de garder beaucoup de vitesse en courbe. C'est vraiment sympa d'avoir ces deux forces".

En somme, il est bien loin des failles qui assaillent son ancienne maison, KTM, en proie au doute depuis le début de saison. Et on a même l'impression que chaque sortie médiatique est une pique envoyée à l'écurie autrichienne : "je n'ai jamais piloté une moto avec un avant comme ça, c'est une bénédiction. On ne sait pas où est la limite. Maintenant, on attaque, attaque, attaque, ça reste là. C'est une sensation incroyable d'avoir cette confiance et de pouvoir construire ça, mais ça demande beaucoup de construire cette confiance"

Alors qu'Yamaha développe un V4 pour se rapprocher de la concurrence, Miller plaide pour un maintien du moteur en ligne, la marque de fabrique du constructeur nippon même si, depuis le sacre de Fabio Quartararo en 2021, Ducati est devenu intouchable. "Je pense que ce débat sur un V4 ou pas, c'est une mode et je ne pense pas qu'il soit acquis qu'il faille un V4, a estimé l'Australien. Il y a du bon et du mauvais dans tout, mais je pense que le quatre cylindres en ligne que nous avons actuellement est assez bon".

Satisfait de ses premières sensations, Thriller est en phase ascendante, avec une magnifique 5e place à Austin lors du GP. Une confirmation est attendue au Qatar et il faudrait vite se reprendre après la 17e place du practice. Mais s'il continue de s'amuser tout en développant sa moto, alors Miller pourrait devenir un vrai poil à gratter pour les Ducati et les KTM.