Victorieux à l'Estádio da Luz après avoir joué les trois-quarts du match en infériorité numérique (1-0), le Barça recevait un Benfica escorté par un parquage bondé et de nombreux supporters dans les gradins de Montjuïc. Mais avant de penser au football, c'est toute l'afición blaugrana qui a rendu un hommage poignant à Carles Marraño García, le médecin de l'équipe décédé subitement samedi.
Lunatique, le temps a finalement été clément au moment du coup d'envoi donné par François Letexier.
Lamine Yamal-Raphinha, duo magistral
La première occasion tangible a été signée Lamine Yamal, servi par Pedri (6e), mais Benfica avait déjà donné des indications quant à son plan de jeu : attirer à gauche pour rebasculer à droite via de longues diagonales. Les Blaugranas aussi montraient de belles séquences, notamment à l'initiative de Jules Koundé (8e). C'est sur un duel aérien remporté par le latéral français que Lamine Yamal a peu percuté, s'est déhanché et quand tout le monde attendait la frappe, lui a offert un caviar à Raphinha, seul pour claquer une volée de l'intérieur du gauche à bout portant (12e).
On le sait, les oppositions entre le FCB et le SLB sont à rebondissements. Une minute plus tard, Andreas Schjelderup a botté un corner rentrant, Antonio Silva a devancé Robert Lewandowski, sa déviation a lobé Ronald Araújo et Nico Otamendi a catapulté le ballon de la tête malgré une parade désespérée de Wojciech Szczesny (13e). La torcida du Glorioso a fait monter les décibels.
Très présent dans le coeur du jeu, Dani Olmo s'est de nouveau projeté et orienté sur Lamine Yamal. Une nouvelle fois, l'Espagnol a privilégié la passe mais Lewandowski a été trop court (19e). La minute suivante, Olmo a coupé un centre en retrait d'Alejandro Baldé, sans maîtriser son geste (20e). La pression augmentait sur la cage d'Anatoliy Trubin, sorti juste à temps pour devancer Raphinha, servi par Lewandowski (21e). Puis Lamine Yamal a tenté sa chance de l'extérieur de la surface, sans cadrer (24e). Un échauffement. Car son troisième tir de la soirée a suivi une trajectoire parfaite pour se loger dans la lucarne opposée de Trubin, sorte de remake de son golazo contre l'Équipe de France en demi-finale de l'Euro (27e). Raphinha pouvait cirer les chaussures de son cadet, ce prodige déjà si complet.
Comme à l'aller, les supporters benfiquistes ont craqué des fumigènes qui ont reçu comme réponses des chants jadis dédiés à Cristiano Ronaldo. Ce deuxième but a de nouveau été suivi d'un corner en faveur des Aigles, mais Szczesny a facilement capté le ballon (28e).
Inopérant depuis le début de match, Vangelis Pavlidis a trouvé la transversale mais il était nettement hors-jeu (38e). Trouvé en pivot par Olmo plein axe, Raphinha n'a pas cadré (40e). Sur la remise en jeu, Olmo a intercepté et Lewandowski, tout seul, a vu Trubin s'interposer des poings (41e). Une parade qui maintenait le SLB en vie... quelques secondes de plus. Au bout d'un rush box-to-box de Baldé qui avait arraché le ballon des pieds de Fredrick Aursnes, Raphinha a croisé un tir du gauche dans le petit filet opposé. Un temps annoncé en position illicite, le Brésilien a finalement pu célébrer son doublé (42e). Avec 48 réalisations, l'ancien Rennais égale Ronaldo Fenómeno avec le maillot blaugrana.
Le Barça en gestion
Benfica avait donc 3 buts à inscrire pour accrocher la prolongation. Vu le niveau du Barça, il y avait plus de chances de voir la Sagrada Familia achevée dans la nuit.
Sur un coup franc qu'il a lui-même provoqué, Raphinha a trouvé Araújo au second poteau mais l'Uruguayen n'a pas eu le temps de rabattre le ballon et a trouvé le petit filet extérieur (47e). A priori sans conséquence mais Benfica a rappelé qu'abandonner n'est pas son lexique. Laissé seul au second poteau, Aursnes a réduit l'écart... avant qu'un hors-jeu ne soit signalé (48e).
Pour autant, le Barça était un cran au-dessus. Frenkie de Jong a perforé le milieu encarnado avant d'écarter sur Raphinha qui a voulu offrir un but à Olmo au second poteau plutôt de chercher le triplé (57e). Le Catalan fut de nouveau proche de marquer après avoir sollicité le une-deux avec Lamine Yamal mais Trubin a bien senti le coup (59e).
Le rythme a sensiblement baissé, jusqu'à ce que de Jong, qu'on n'avait pas autant vu à la fête dans le dernier tiers depuis un bon moment, a développé un mouvement magnifié par une talonnade de Lamine Yamal pour Koundé qui visait Raphinha mais qui a finalement vu... de Jong couper la trajectoire sans cadrer (65e). Cela a réveillé Benfica et notamment Pavlidis, servi en retrait mais qui a trouvé les gants de Szczesny (66e).
Une frappe hors cadre côté Barça, deux côté Benfica : l'épilogue de ce duel n'a pas atteint des sommets d'intensité et de suspense. Mohamed Zeki Amdouni s'est procuré la meilleure occasion sur un centre venu de la droite mais Koundé a ralenti la trajectoire du ballon, capté par Szczesny (86e).
S'il connaît toujours des sautes de concentration, le Barça s'est qualifié avec la manière alors que la victoire lors du match aller avait été opportunistes. Le voilà en 1/4 de finale de la Ligue des Champions, avec les ambitions dues à son rang.