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Rugbymen jugés en France pour viol collectif : le principal accusé demande pardon à la victime

Denis Coulson le 2 décembre à Bordeaux.
Denis Coulson le 2 décembre à Bordeaux.ROMAIN PERROCHEAU/AFP

L'Irlandais Denis Coulson, l'un des anciens rugbymen du club français de Grenoble (est) jugé depuis dix jours à huis clos pour un viol collectif en mars 2017 dans le sud-ouest de la France, a présenté ses excuses à la victime ce mercredi, selon son avocate.

"Il lui a demandé pardon (...) et il a demandé pardon à ses coéquipiers parce qu'il se sent une responsabilité dans la mesure où c'est lui qui a mené cette jeune fille dans la chambre", a déclaré Me Corinne Dreyfus-Schmidt.

"En même temps, M. Coulson ne se remet pas tellement en cause", a répondu l'avocate de la victime, Me Anne Cadiot-Feidt, pour qui il présente des excuses "par rapport à lui", "un petit peu comme pour les enfants".

L'ancien pilier, âgé désormais de 30 ans, est poursuivi pour viol en réunion avec le Néo-Zélandais Rory Grice, 34 ans, et le Français Loïck Jammes, 30 ans.

Tous plaident le consentement de la victime avec laquelle ils avaient passé un après-match de Top 14 dans un bar puis en discothèque, l'alcool coulant à flots, avant de finir la nuit dans un hôtel près de Bordeaux. La jeune femme y avait repris ses esprits le lendemain, nue sur un lit avec une béquille dans le vagin, entourée de deux hommes nus et d'autres habillés.

"C'est extrêmement difficile de reconstituer des faits plus de sept ans après", a poursuivi Me Dreyfus-Schmidt. "Il n'y a que des témoignages qui se superposent et on essaie de se raccrocher au peu d'éléments matériels qu'on a."

"Il a 22 ans au moment des faits, il est alcoolisé, il y a une espèce d'euphorie sexuelle dans cette chambre et à ce moment-là, il pense sincèrement, comme elle est en capacité d'action, qu'elle est d'accord", a ajouté l'avocate.

L'audience continuait ce mercredi avec l'interrogatoire de Loïck Jammes. Sa défense a réclamé, en vain, une nouvelle expertise médico-légale après qu'un légiste mandaté pour remplacer la médecin ayant fait les analyses originelles, indisponible pour raisons de santé, eut "invalidé" à la barre le travail de sa consœur, selon Me Denis Dreyfus.

"Sur le plan médico-légal, on ne peut rien démontrer. C'est de nature, dans un dossier qui est semé de multiples points d'interrogation, à en apporter un supplémentaire", a estimé l'avocat de Loïck Jammes devant la presse.

L'Irlandais Chris Farrell (31 ans) et le Néo-Zélandais Dylan Hayes (40 ans) comparaissent, eux, pour avoir assisté à tout ou partie du viol présumé sans intervenir.