Première demi-finale du Top 14 avec un net favori : le Stade Toulousain. Doubles tenants du titre, les Rouge et Noir, premiers de la phase régulière, entendaient bien faire le triplé, mais pour rejoindre le Stade de France, il fallait se débarrasser de l'Aviron Bayonnais, équipe surprise de la saison, qui n'avait clairement rien à perdre ce soir au Groupama Stadium.
Pour preuve, les points pris par Joris Segonds en moins de deux minutes pour ouvrir le score. Si Thomas Ramos égalisait rapidement, Toulouse ne parvenait pas forcément à développer son jeu. Les fautes se succédaient, Segonds remettait les Basques devant au pied, mais à la première ouverture, Juan Cruz Mallía déchirait le rideau défensif bayonnais et envoyait Romain Ntamack marquer le premier essai de la rencontre (12e).
Bayonne semblait avoir du mal à trouver son second souffle, mais pouvait compter sur le jeu au pied longue distance de Segonds pour limiter les dégâts. Malgré tout, ce match était avant tout un combat de buteurs. On attendait que Toulouse produise plus de jeu, ce qui allait finir par être le cas sur un petit côté parfaitement négocié par Ramos, qui offrait à Paul Graou l'essai du break (32e).
Difficile toutefois de juger cette première période. Toulouse ne jouait que par à-coups, Bayonne voulait exclusivement capitaliser sur les fautes adverses sans réellement proposer de jeu, et l'on restait quelque peu sur notre faim à la pause (20-15).
Néanmoins, le retour des vestiaires était plus prometteur. Toulouse mettait plus de pression, Ramos rajoutait trois points, mais Bayonne allait jouer dans le camp toulousain, sans succès. Le match retrouvait son cours, entre fautes de main et erreurs manifestes. Le bal des remplacements débutait alors, et un éclair de Mateo Carreras réveillait le Groupama Stadium, offrait trois nouveaux points et provoquait surtout le carton jaune pour Julien Marchand (52e), mais celui de Camille Lopez dans la foulée annihilait ce semblant de momentum.
Le match sentait alors le KO, et Bayonne arrêtait les demi-mesures : direction la pénaltouche. Mais la conquête, si brillante jusque-là, défaillait alors. Toulouse avait bel et bien laisser passer cet "orage", et faisait craquer Bayonne physiquement. Les pénalités pleuvaient, et un certain Thomas Ramos se faisait un plaisir de saler la note au pied. Le rêve était passé à Bayonne. Même si l'Aviron se sera battu jusqu'au bout pour finalement aller faire exulter ses supporters sur un essai mérité de Lucas Martin après la sirène...
Solide dans les moments chauds, Toulouse s'impose donc 32-25 et s'offre une énième finale de Top 14. L'expérience a parlé, le Stade avait trop d'arguments pour gérer ce genre de rencontres. Plus qu'un match avant le triplé pour les Rouge et Noir... Bayonne n'a pas à rougir, et cette performance vient conclure sans doute la meilleure saison de son histoire.