Qui du RC Toulon ou du Castres Olympique allait défier l'Union Bordeaux-Bègles en demi-finales du Top 14 et compléter le carré final ? Une rivalité marquante des années 2010, mais une issue incertaine pour ce barrage même si les Varois, à domicile, pouvaient être considérés comme les favoris du soir, même s'ils avaient perdu dans la même configuration l'an dernier contre La Rochelle.
Ce qui donnait un début de match décousu, entre pertes de balle et offensives intéressantes, mais désordonnées. Un éclair de Santiago Arata semblait toutefois allumer la lumière, mais ne rapportait pas de points. Après une première vraie attaque toulonnaise ficelée, Louis Le Brun prenait jaune, et Melvyn Jaminet déflorait enfin le planchot (14e).
Mais quatre minutes plus tard, Castres obtenait une pénalité sur les 22, la jouait à la main, et Abraham Papa'ali renversait trois Toulonnais pour aller à dame, en puissance. Un premier coup de foudre qui refroidissait Mayol (18e).
Vexé, Toulon se ruait à l'attaque, meublait le score par la botte de Jaminet, et lançait quelques offensives attrayantes, mais qui échouaient de peu. Jusqu'à la sirène, quand les vagues toulonnaises devenaient trop importantes pour faire craquer la défense, Esteban Abadie étendant le bras pour aplatir entre les poteaux, mais la vidéo venait au secours du CO. Néanmoins, Jaminet passait une quatrième pénalité pour mettre le RCT devant à la pause (12-10).
Castres n'avait toutefois pas dit son dernier mot, et reprenait le score dès le retour des vestiaires. Le match devenait extrêmement plaisant, avec des espaces aux quatre coins du terrain, un terrain de jeu fertile pour un certain Jiuta Wainiqolo. Le Fidjien allait enrhumer la défense castraise sur 50 mètres pour offrir un essai tout cuit à Jaminet. Un coup de génie !
5 minutes plus tard, un petit côté impeccablement joué envoyait Baptiste Serin à dame. Le CO était KO, vraiment ? Non, car un éclair de Rémi Baget déchirait le rideau défensif toulonnais et voyait Jérémy Fernandez réduire l'écart à trois points (59e). La bagarre était intense, Toulon gâchait des points au pied, mais laissait alors parler ses avants, qui réussissaient proches de la ligne à bâtir un groupé pénétrant qui emportait tout sur son passage et mettait Toulon à l'abri à l'aube des dix dernières minutes.
Le suspense prenait rapidement fin sur un nouveau contre de Wainiqolo qui faisait paniquer la défense, et Ben White se jetait sur le ballon pour le point final. Castres n'en pouvait plus, craquait de toute part, et le RCT lançait alors un certain Ma'a Nonu, 43 ans, qui y allait de son essai pour faire rugir Mayol, qui s'enflammait sur une ultime chevauchée conclue par un Wainiqolo tout-puissant. Toulon s'impose 52-23, en toute logique, et remet les pieds dans le carré final huit ans après. Mais contre l'UBB, ce sera sans doute une autre paire de manches...