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L'Union Bordeaux-Bègles peut-elle réaliser l'impossible et battre le Stade Toulousain en finale ?

L'Union Bordeaux-Bègles peut-elle réaliser l'impossible et battre le Stade Toulousain en finale ?
L'Union Bordeaux-Bègles peut-elle réaliser l'impossible et battre le Stade Toulousain en finale ?LIONEL HAHN / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP // Nathan Barange / Nathan Barange / DPPI via AFP // Flashscore
Grand spécialiste des finales, le Stade Toulousain peut légitimement prétendre à un 24e Bouclier de Brennus en tant que n°1 de la phase régulière. Mais l'Union Bordeaux-Bègles, qui a probablement inversé la tendance cette saison, va devoir conclure pour enfin remporter le Top 14.

Comme souvent dans un tel cas de figure, les discours d'avant-match tentent d'alléger la pression sur le favori. Ugo Mola l'a fait savoir en conférence de presse.

"Mes admirateurs vont encore me reprendre sur le sujet mais on a vécu une saison en enfer, a-t-il posé. Oui on est meilleure attaque, oui on est meilleure défense, oui on a fait un rugby abouti. Mais on a vécu une saison en enfer. "

Néanmoins, comment ne pas considérer le Stade Toulousain comme le favori de cette finale de Top 14 ? Comment ne pas considérer une équipe tenante du titre, quatre fois titrée sur les cinq dernières éditions, qui détient le record de titres nationaux (23), ainsi que depuis le passage au Top 14 (7), une équipe qui a remporté ses dix dernières finales, championnat et Coupe d'Europe confondus, comme la principale candidate à sa succession ?

La réponse est simple : on ne peut pas. Toulouse sera favori, principalement parce qu'il a roulé sur la saison régulière. 18 victoires et un nul en 26 matchs, mais aussi pas moins de 16 points de bonus récoltés. Jamais en danger, le Stade a terminé avec 12 points d'avance sur la concurrence. 

Pourquoi diable le Stade Toulousain voudrait-il se décoller de l'étiquette de favori ? Parce que c'est une méthode qui a fait ses preuves. En 2023, le Stade Rochelais venait de conserver son titre européen, en dominant de façon incroyable le Leinster dans son stade. Toulouse a gentiment dirigé la pression en direction de la Charente-Maritime, et on ne le saura jamais, mais cette dernière action et cet essai inoubliable de Romain Ntamack sur un oubli de la défense pourrait être imputé à cette pression qui se serait transformée en la fameuse "peur de gagner".

Rebelote en 2024. Cette fois, c'est le Stade Toulousain qui est champion d'Europe en titre. Mais le staff tient le discours inverse de l'année précédente, invoquant la fatigue, la difficulté connue de réaliser le doublé Champions Cup - Top 14 (alors que Toulouse l'a réalisé en 2021). Résultat ? Une démonstration en finale, une victoire 59-3, le plus grand nombre de points inscrits en finale, le plus grand écart de l'histoire. 

La victime ? L'Union Bordeaux-Bègles en personne, qui va donc tenter d'effacer ce souvenir douloureux. Après trois échecs consécutifs en demi-finale, l'UBB avait enfin franchi le rubicond... pour mieux prendre une volée historique. 

Mais cette fois, l'UBB se présentera sur la lancée d'un titre européen. Une première couronne continentale conquise au forceps après une finale très bien gérée contre Northampton. Mais ce n'est pas le plus important. Car si l'Union a pu se faufiler en finale, c'est en sortant nul autre que le Stade Toulousain en demi-finale. 

Un match dont le score final, 35-18, ne reflète pas nécessairement la rencontre. Mais l'UBB a fait le match qu'il fallait et profité à merveille de l'avantage du terrain pour mettre à terre les Toulousains sur la route du premier titre de son histoire. Et une réalité statistique implacable : l'Union Bordeaux-Bègles a remporté ses trois confrontations avec le Stade Toulousain cette saison, Top 14 et Champions Cup confondus. 

Oui, l'UBB a remporté, en plus de la Champions Cup, les deux confrontations de la saison en Top 14. Lors du match aller, les Girondins avaient même mis fin à deux ans et demi d'invincibilité des Toulousains sur leur pelouse. Voilà la raison pour laquelle Mola désigne son rival comme le favori. Bien entendu, l'UBB n'allait pas tomber dans le panneau aussi facilement, et s'est empressé de renvoyer la balle en conférence de presse par l'intermédiaire de l'entraîneur adjoint Christophe Laussucq

"Les Toulousains, on les connaît. C'est l'école de Guy Novès. Ils vont jouer : oui ok, c'est eux les favoris, ils sont champions d'Europe, on est les petits. C'est pas vrai."

Un partout, balle au centre. Mais passé ces considérations, Toulouse reste le grandissime favori de la finale. Trop d'expérience, trop de vécu dans ces finales, et malgré les blessures majeures, dont celle, bien sûr, d'Antoine Dupont, la densité est telle que Toulouse a tout de même gagné huit de ses 12 matchs depuis la grave blessure de son phénomène. 

Une victoire de l'UBB, ce serait un exploit. Mais bien évidemment, c'est l'année ou jamais avec la victoire en Coupe d'Europe, la charnière et la ligne de trois quarts royale, l'ascendant pris, la dynamique. C'est à peu de choses près ce qu'on pensait au moment de la finale l'année dernière : l'Union a toutes les cartes en main pour faire chuter le Stade. On connaît la suite...