Quoi de mieux qu'un derby francilien pour lancer les phases finales du Top 14 ? Le premier match de barrages était en effet un classique de ces dernières années. Le Stade Français et le Racing 92 n'étaient séparés que par peu de choses, avaient chacun gagné chez l'autre en phase régulière, et bien malin celui qui pouvait pronostiquer l'issue de la partie.
De plus, les deux équipes sont prudentes en début de partie. Jeu au pied, occupation, conservation, tels sont les thèmes. Sauf que... sauf que le premier évènement d'envergure ne met que 5 minutes à arriver. Un déblayage totalement inutile en pleine tête de Finn Russell signé Marcos Kremer. Carton rouge, le Stade Français va jouer à 14.
Et cela ne va pas tarder à peser, quand une première offensive d'envergure voit Donovan Taofifenua manquer d'aller à dame, mais Juan Imhoff a bien suivi et ouvre le score (11e). Double peine pour le Stade, qui passe tout de même trois points, mais sur le renvoi, une faute de réception vient offrir une nouvelle cartouche au Racing, qui ne se fait pas priver pour la concrétiser en force par Wenceslas Lauret (19e). Cette fois, le coup est rude.
Au bord du gouffre, les locaux finissent par trouver un second souffle, et assiègent enfin la ligne adverse, trouvant l'ouverture en force par Sekou Macalou (33e). La fin de première période est totalement rose, et débouche sur le carton jaune de Camille Chat, puis d'Eddy Ben Arous peu après, tant le Racing est à la faute. La mêlée du Stade est dévastatrice, et fatalement, l'arbitre n'a d'autres choix que de siffler essai de pénalité après une dernière action interminable. À la pause, score de parité (17-17), et c'est surprenant.
Tout reste à faire donc, et le Racing tire le premier sur une pénalité lointaine de Russell. Puis une deuxième, après que la mêlée Ciel et Blanche ait enfin trouvé du répondant. Et une troisième, provoquant le carton jaune de Pesenti (55e). Le rouge précoce commence à se faire sentir côté local. Perte de lucidité, indiscipline, à l'heure de jeu, le match est en train de tourner (17-26).
Le Racing capitalise
La situaétion est critique pour le Stade Français, qui chercher un moyen de retourner le match comme en première période. L'entrée d'un Morgan Parra incertain avant la partie redynamise les locaux, qui se ruent à l'attaque. Et Joris Segonds passe une pénalité cruciale qui ramène les siens à six points à dix minutes de la fin.
Mais il manque un essai, et le Stade est proche de l'inscrire, avant que Lauret ne vienne éteindre l'incendie d'un grattage salvateur. La chance des locaux est passée, le Racing gère la fin de match, et vient même planter un essai assassin signé du capitaine Gaël Fickou pour s'imposer 20-33. Une victoire acquise de haute lutte, mais qui permet aux Racingmen de gagner leur billet pour les demi-finales, où ils défieront le Stade Toulousain le weekend prochain. Le Stade Français, de son côté, pourra maudire ce carton rouge d'entrée de jeu.
