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On a (trop) souvent attribué les succès de l'équipe de France masculine de rugby à 7 à la présence d'un certain Antoine Dupont. Il est vrai que sous la férule du capitaine du XV de France, les Bleus ont connu une année 2024 exceptionnelle, avec deux victoires sur le circuit mondial et le classement général en prime, avant l'apothéose cet été avec le titre olympique.
Mais comme disent les Américains, there's no "I" in team. Une nouvelle génération prend le relais, et la semaine passée, les Bleus étaient passés à deux doigts de vaincre les Fidjiens en quarts, crucifiés par un essai tardif. Débarqués au Cap en bonne forme, les Bleus ont surclassé les Américains et surtout les Néo-Zélandais hier en phase de poule pour aller chercher leur billet pour les demi-finales.
Et ils y retrouvaient les Fidji, nation référence du rugby à 7. Pas de quoi avoir peur pour les Bleus, qui trouvaient rapidement la faille via Célian Pouzelgues, avant de réagir à l'égalisation des Îliens sur un essai supersonique de Liam Delamare avant la pause. Mais quand Ilikimi Vunaki s'offrait un essai de 80 mètres à une minute du terme, tout semblait perdu. Sans jamais s'effondrer, les Bleus lançaient une dernière grande offensive gagnante pour envoyer Simon Désert pointer en coin, et Enahemo Artaud rentrait une transformation monstrueuse pour une victoire 19-17 qui ouvrait grand les portes de la finale !
Et cette finale, elle les opposaient à l'hôte du jour, l' Afrique du Sud. Les deux équipes s'étaient affrontées deux fois le weekend dernier à Dubaï, pour une victoire partout, la partie s'annonçait donc serrée. Mais les Bleus, pragmatiques au possible, frappaient les premiers, encore, par Célian Pouzelgues, encore, après avoir gratté un ballon dans les 22 sud-africains.
La réaction des locaux était terrible, Donovan Don déchirant le rideau défensif français pour égaliser dans la foulée, puis Zain Davids, tout en puissance, renversait la défense pour doubler la mise. Les Bleus faisaient alors admirer leur jeu debout, et déployaient une longue action qui finissait par voir Varian Pasquet aplatir en coin. À la pause, égalité parfaite (14-14).
Le prochain essai s'avérait crucial, malheureusement, il était sud-africain par Shilton van Wyk, le plus prompt à la réception d'un coup de pied à suivre. Puis, dans la foulée, David Brits, servi par le même van Wyk, enfonçait le clou en coin. Les rêves de victoire s'envolaient alors, mais un carton jaune pour les locaux relançait le suspense. Quelques imprécisions plus tard, les Bleus s'inclinaient finalement 26-14, mais il s'agit tout de même du premier podium de la saison pour une équipe installée pour de bon parmi les cadors de la discipline.
Les Bleues abonnées au bronze
L'équipe de France féminine de rugby à 7, elle, avait réussi sa première manche à Dubaï. Certes, elle s'était inclinée contre la Nouvelle-Zélande en demi-finales, mais elle avait rebondi parfaitement pour dominer la Grande-Bretagne et rafler le bronze. Fortes de cette performance, les Bleues avaient survolé la phase de poule, avec deux victoires nettes et surtout 0 points encaissés !
Mais en demi-finale, les Françaises, une nouvelle fois opposées aux Néo-Zélandaises, sont brutalement retombées sur terre. En effet, elles ont pris une marée noire aux conséquences désastreuses. Acculées dans leur camp, elles n'ont pas pu s'exprimer et ont surtout vu les Black Fearns imposer leur force collective pour inscrire pas moins de 7 essais et coller un 43-0 aux Bleues, totalement impuissantes et condamnées à se battre pour la troisième marche du podium.
Une débâcle doublée d'une mauvaise surprise : l' Australie, meilleure nation du monde, s'était faite coiffer au poteau en demi-finale contre les Américaines, et était donc l'adversaire des Bleues. Un match dont les Françaises n'étaient donc pas les favorites. Mais elles ont livré un début de match absolument monstrueux pour assommer les Australiennes.
Hawa Tounkara perforait d'abord la défense sur 50 mètres avant de voir Alycia Chrystiaens récolter les fruits de son travail. Mais elle profitait elle-même ensuite d'un offload 5 étoiles de Léa Trollier pour doubler la mise, avant que Perrine Fagnen ne fasse admirer sa hargne, grattant un ballon pour envoyer Ian Jäson derrière la ligne. 17-7 à la pause, on se frottait les yeux.
Sauf que l'incroyable Maddison Levi, qui avait déjà réduit le score, s'offrait un doublé après une action de100 mètres, et les Bleues, qui n'avaient que trois points d'avance, se retrouvaient ensuite à 6 après un rouge indiscutable adressé à Lili Dezou. Heureusement, la défense tricolore allait se révéler trop solide en fin de match, et anihilait la dernière tentative australienne. Victoire 17-14, et deux médailles de bronze en deux manches du circuit mondial : les Bleues sont là !