Le contexte
Le mal de crâne était clair pour les Bleus vendredi soir. On s'attendait à un duel serré, on a eu droit à une tornade irlandaise. Les Français ont été pris à la gorge, faisant illusion avant de céder brutalement. Ainsi, l'objectif Grand Chelem est mort et enterré, la victoire finale n'est qu'une chimère, et la suite des hostilités ne s'annonce guère réjouissante.
L'Écosse, grande perdante de la Coupe du monde par le biais du tirage au sort, a attaqué tambour battant, mais a connu une fin de match à suspense, manquant de se faire surprendre par les Gallois. Néanmoins, le Chardon a posé de nombreux problèmes au Coq ces dernières années, et sera favori sur sa pelouse, avec l'ambition d'enfoncer plus profondément la tête des Bleus dans le sable.
Les compositions
Thomas Ramos – Damian Penaud, Gaël Fickou, Jonathan Danty, Louis Bielle-Biarrey – Mathieu Jalibert, Maxime Lucu – Charles Ollivon, Grégory Alldritt (c), François Cros – Paul Gabrillagues, Cameron Woki – Uini Atonio, Peato Mauvaka, Cyril Baille.
Remplaçants : Julien Marchand, Sébastien Taofifenua, Dorian Aldegheri, Posolo Tuilagi, Paul Boudehent, Alexandre Roumat, Nolan Le Garrec, Yoram Moefana.
Kyle Rowe - Kyle Steyn, Huw Jones, Sione Tuipulotu, Duhan van der Merwe - Finn Russell, Ben White - Jack Dempsey, Rory Darge, Matt Fagerson - Scott Cummings, Grant Gilchrist - Zander Fagerson, George Turner, Pierre Schoeman
Remplaçants : Ewan Ashman, Alec Hepburn, Elliot Millar-Mills, Sam Skinner, Andy Christie, George Horne, Ben Healy, Cameron Redpath.
Le joueur à suivre : Grégory Alldritt
Le Rochelais a été nommé par surprise capitaine pour cette édition du Six Nations, l'occasion de le regonfler. Le n°8 avait, en effet, coupé après la déception de la Coupe du monde, ne reprenant que fin décembre. En l'absence d'Antoine Dupont, il était cependant logique de s'appuyer sur un des tauliers de l'équipe pour emmener tout le monde dans son sillage, d'autant que cette fraîcheur devait être un atout.
Mais comme ses coéquipiers, il a été emporté par la vague irlandaise à Marseille. Et ne s'est pas montré sous son meilleur jour, alors qu'en forme, il peut faire reculer n'importe quelle défense. Malgré tout, Fabien Galthié n'allait pas lui enlever le brassard, et il le gardera au moins jusqu'à la fin du Tournoi. Néanmoins, il va falloir prouver ses qualités de leader, et dans l'ambiance de Murrayfield, l'occasion est toute trouvée.
La clé du match : la défense des trois quarts
Les Écossais ont dominé le match contre les Gallois, notamment grâce à leurs lignes arrière. Certes, Finn Russell a parfaitement joué sa partition, mais la vitesse d'exécution des trois quarts du Chardon laisse rêveuse. La façon dont la paire d'ailiers Kyle Steyn - Duhan van der Merwe a dévoré les espaces à Cardiff est pour beaucoup dans la victoire écossaise en ouverture.
A contrario, la France a eu beaucoup de mal en défense, comme en témoigne le score final bien sûr, mais aussi la manière dont les Irlandais ont transpercé le premier rideau défensif à cous d'offloads et de courses tranchantes. Une réaction est attendue dans ce secteur, et elle est même primordiale pour avoir ne serait-ce qu'une chance de victoire ce samedi.
Pronostic
Il semble compliqué d'imaginer les Bleus s'imposer en Écosse cet après-midi. La cicatrice de la déroute contre l'Irlande semble encore vivace, et même si le staff a tenté de dédramatiser toute la semaine, l'Écosse est tout sauf le meilleur adversaire pour se relancer. Une victoire écossaise avec entre 5 et 15 points d'écart semble une issue probable, à moins que les Bleus ne nous fassent mentir.
