Pour la troisième fois consécutive, l'équipe de France U20 a raflé la Coupe du monde dans cette catégorie d'âge. Le 14 juillet, les Bleuets ont giflé l'Irlande en finale et parachevé leur triomphe. Outre la domination tricolore, c'est la mainmise des nations du Nord qui est à signaler.
En effet, elles ont fini 1ʳᵉ, 2ᵉ et 4ᵉ alors même que la compétition avait lieu en Afrique du Sud ! L'avantage du terrain, nous en reparlerons, mais une chose est sûre, les nations du Nord semblent prendre le pas chez les séniors, et ce renversement prend bascule ici chez les jeunes.
Pour s'en convaincre, retour sur la finale de l'édition 2018, un grand classique : France - Angleterre. Une victoire 33-25 des Bleuets, menés par un certain Romain Ntamack – qui aurait dû être présent chez les grands sans sa blessure –, opposé dans un duel de jeunes cracks à Marcus Smith. Deux joueurs désormais titulaires chez les grands à un des postes les plus exposés.
Et ce n'étaient pas les seuls, puisque Jean-Baptiste Gros, Cameron Woki, Arthur Vincent par exemple, seront aussi de la grande messe. Mais pour être impartial, retour sur le match pour la 3ᵉ place de cette année-là, entre l'Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande, remporté 40-30 par les Boks.
Hormis Caleb Clarke pour les Blacks, on ne voit personne présent en France. La France, qui a pris un coup de fouet en intégrant puis en donnant les clés à une jeune génération, puisque seulement 7 des 33 sélectionnés ont plus de 30 ans. Et qui est devenue l'une des meilleures du monde.
Mais bien évidemment, ce serait trop simple d'expliquer ainsi la réussite des nations du Nord. D'autant que l'Irlande, nation n°1 au classement World Rugby, n'avait plus atteint la finale du Mondial U20 depuis 2016. Et même les joueurs présents à cette époque sont en faible nombre dans cette équipe expérimentée, qui vivra en France le crépuscule d'une génération.
Mais tout de même. Les cinq premières éditions ont été remportées par les nations du Sud. Six des huit suivantes ont atterri dans la poche des Nordistes. Un message envoyé aux séniors : l'Hémisphère Sud n'est pas invincible. Un message bien reçu depuis quelques années. Et lors de la dernière édition, c'était tout simplement un match nul 3-3 dans les affrontements directs.
Voilà 20 ans, l'Angleterre remportait la Coupe du monde, et c'est toujours la seule victoire d'une nation de l'Hémisphère Nord. Une deuxième pour la 10ᵉ édition ne serait pas anodine. Elle prouverait que le Nord n'a plus peur, et est capable de transformer les espoirs nés des différentes tournées en titre. Il le faut, pour équilibrer définitivement les débats.