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Interview Flashscore - Opeti Fonua : "Les Tonga ont une belle chance d'écrire l'histoire"

Opeti Fonua a défendu les couleurs des Tongaz pendant la Coupe du monde 2015.
Opeti Fonua a défendu les couleurs des Tongaz pendant la Coupe du monde 2015.Profimedia
Parmi les légendes du SU Agen, Opeti Fonua a disputé une Coupe du monde sous les couleurs des Tonga. Pour Flashscore, il retrace son parcours et nous donne son avis sur les chances de son pays en France.

Q : Bonjour Opeti. Vous jouez toujours au rugby ce me semble, à Layrac ?

R : Oui, je joue là-bas, et l'an dernier, nous avons été champions de France de Fédérale 2 (6e division, NDLR). Nous sommes montés en Fédérale 1 où nous jouons cette année. D'ailleurs, je ne suis pas le premier Tongien à jouer dans ce club.

Q : Donc la retraite, ce n'est pas pour tout de suite ?

R : Tous les ans je me dis "peut-être que c'est ma dernière saison", mais je continue toujours ! On verra la saison prochaine (rires). Mais avant, je veux emmener le club au plus haut niveau possible. 

Q : Qu'est ce que ça fait de se retrouver dans un vestiaire dont vous êtes l'attraction, du fait de votre riche passé ?

R : Il n'y a pas de traitement de faveur. À Layrac, tout le monde est logé à la même enseigne. Bien sûr, j'essaye d'en apprendre à mes coéquipiers, mais l'inverse est toute aussi vraie. C'est totalement différent des vestiaires que j'ai connu au haut niveau, mais je me rapproche de la fin de ma carrière, donc je cherche juste à en profiter.

Q : Et qu'en est-il de votre situation professionnelle ?

R : Actuellement, je travaille chez Renoverso (entreprise de menuiserie implantée dans le Sud-Ouest, NDLR). 

Q : Et vous n'envisagez pas de devenir entraîneur ?

R : Layrac souhaite qu'à la fin de ma carrière, j'intègre le staff. Peut-être pour entraîner la réserve, où alors pour aller entraîner les équipes de jeunes. 

Q : Donc vous ne prévoyez pas de rentrer aux Tonga après la fin de carrière ?

R : Pas tout de suite. Une fois que j'aurai arrêté de jouer, je voudrai que l'on reste environ 5 ans dans le coin, puis ensuite que l'on rentre aux Tonga. 

Q : Vous avez toujours déclaré adorer Agen et sa région. Pourquoi être parti en Angleterre durant votre carrière ?

R : Au départ, je pensais rester à Agen toute ma carrière, puis l'entraîneur de Bayonne (Christian Lanta, NDLR) m'a contacté, et j'ai fait une saison là-bas. Les propositions sont alors arrivées d'Angleterre, et j'ai discuté avec ma femme pour savoir si elle était interressée pour y aller. C'était l'occasion de découvrir d'autres choses, alors on a foncé. 

Q : Mais vous êtes retourné à Agen finir votre carrière professionnelle...

R : J'ai toujours dit à ma femme, même en Angleterre "je veux finir ma carrière professionnelle à Agen". J'ai passé trois ans en Angleterre, j'ai joué pour trois équipes différentes, mais quand j'ai annoncé quitter l'Angleterre pour rentrer en France, Agen m'a contacté et j'ai dit oui tout de suite. 

Q : Vous êtes toujours en contact avec d'autres joueurs tongiens ? Quelles sont leurs chances pour la Coupe du monde ? 

R : Oui, notamment avec le capitaine de la sélection (Sonatane Takulua, NDLR), qui joue à Agen, et aussi avec quelques autres qui évoluent en France. Leur poule est assez compliquée à la Coupe du monde, mais j'espère qu'ils vont faire un bon résultat. 

Q : Les Tonga ont des objectifs élevés pour cette Coupe du monde ?

R : Ce qui est certain, c'est qu'il visent quatre victoires. L'équipe est ambitieuse, il y a pas mal de jeunes joueurs avec beaucoup de potentiel qui ont rejoint le squad. Pour ma part, je pense qu'ils ont une belle chance d'écrire l'histoire de notre pays. C'est une équipe soudée, sans réelle grande individualité, mais avec un excellent état d'esprit. 

Q : À titre personnel, vous n'avez joué que la Coupe du monde 2015. Est-ce un regret de ne pas avoir été là en 2011, qui était une édition historique pour les Tonga ? 

R : Oui, car comme vous dites, c'était historique. Quand nous avons battu la France, c'était historique, tout le monde a adoré (rires). Je me souviens d'une fois par la suite à Agen où les gens nous avaient salué pour s'amuser. C'était un grand moment pour notre nation. Mais personnellement, j'ai été blessé pendant la préparation, et c'est pour ça que je n'avais pas été retenu.