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Le XV de France pouvait-il le faire ? Battues 8 fois en 8 apparitions en demi-finales de la Coupe du monde de rugby, les Bleues retentaient leur chance, mais en face, l'Angleterre, à domicile et avec un énorme ascendant dans cette confrontation, restait la grandissime favorite. Restait la glorieuse incertitude du sport, magnifiée par le succès retentissant des Canadiennes sur les Néo-Zélandaises hier soir lors de la première demi-finale.
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Et l'on sentait les Bleues déterminées, prêtes pour le combat. Elles allaient d'entrée jouer dans le camp adverse, mais le premier ballon anglais allait être le bon. Un petit côté parfait sur un ballon de récupération, et Ellie Kildunne s'en allait faire une course de 50 mètres et mettre les Françaises d'entrée sur le grill (5e).
Un très mauvais départ pour les Bleues, qui ne désarmaient cependant pas et continuaient de tenter de produire du jeu, profitant d'un ascendant inattendu en mêlée. Le ballon était souvent français, mais cette domination stérile ne laissait rien présager de bon. Pourtant, les occasions existaient, comme sur un "50-22" de Carla Arbez non exploité (18e), ou une pénaltouche astucieusement "pourrie" par les Britanniques quelques instants plus tard.
Les Anglaises rendaient d'ailleurs à l'envi le ballon, sûres de leur force en défense. Pourtant, les Bleues trouvaient une ouverture sur une percée de Kelly Arbey, qui mystifiait trois Red Roses sur son aile. Le jeu rebondissait parfaitement et balayait le terrain, Marine Ménager envoyant presque Axelle Berthoumieu à dame, avant que les avants ne prennent le relais, libérant l'espace pour l'essai de Nassira Konde (24e).
Néanmoins, les Red Roses n'avaient pas encore donné leurs avants, et quand elles le faisaient, elles allaient marquer un essai qui allait être refusé à la vidéo (28e). L'ascendant en mêlée était alors anglais, le deuxième essai chauffait fortement, mais les Bleues tenaient bon. Et manquaient de frapper à nouveau sur un ballon capté par Ménager, qui ne servait malheureusement pas assez vite Léa Champon, ou sur une avancée de Téani Feleu, qui débouchait sur un essai en coin de Ménager, refusé pour en-avant. Certes, les Bleues étaient menées à la pause (5-7), mais clairement, elles étaient au niveau.
Que de regrets...
On espérait voir un peu plus de vice des Bleues dans ce match, car le niveau de jeu était là. Mais ce sont les Red Roses qui revenaient gonflées à bloc, et manquaient de trouver l'ouverture en moins de deux minutes. Néanmoins, les Françaises étaient à la pointe du combat, récupéraient des ballons dans les rucks, mais les Anglaises allaient ressurgir sur leur point fort supposé : la pénaltouche. Elles mettaient enfin la machine en route, et le "monstre à 16 pattes" envoyait logiquement Amy Cokayne derrière la ligne (47e).
Nullement découragées, les Bleues repartaient au combat. Elles pilonnaient rapidement la ligne anglaise, faisaient reculer la défense, et alternaient parfaitement le ras et le large pour décaler Kelly Arbey, qui relançait immédiatement le match (52e).
Cette demi-finale sentait alors fort le KO. Et malheureusement, les Anglaises se remettaient en ordre de marche, envoyaient enfin un jeu rapide et puissant, et la sanction ne tardait pas à tomber via un essai en force signé Abbie Ward (59e). À réaction, les Bleues retournaient défier les Red Roses, attaquaient sans relâche la ligne d'avantage, mais allaient encaisser le coup de grâce quand Ellie Kildunne exploitait une tentative de contrôle au pied totalement ratée par Marine Ménager, et enrhumait toute la ligne arrière pour aplatir l'essai qui tuait le match (69e).
Du moins, le croyait-on, car le baroud d'honneur des Bleues débouchait rapidement sur un nouvel essai de Nassira Konde, après un fier travail du paquet d'avants (73e). 11 points de retard et sept minutes à jouer : bien évidemment, le miracle n'allait pas arriver. Megan Jones, avec une énorme réussite, allait même mettre le point d'honneur d'un dernier essai entre les poteaux. L'Angleterre s'impose finalement 35-17 et sera au rendez-vous de la finale de sa Coupe du monde. On promettait l'enfer aux Bleues, elles ont répondu présent, mais à ce niveau, la moindre erreur se paye cash. Et toujours pas de finale mondiale pour le XV de France féminin...