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C'est la 10ème édition de la Coupe du monde femmes de rugby. Et depuis la première édition en 1991, le XV de France n'a manqué qu'une seule fois d'aller en demi-finales : lors de la troisième édition en 1998. Inlassablement, les Bleues tiennent leur rang et rejoignent le dernier carré. L'ennui, c'est que c'est toujours là que leurs illusions se fracassent.
Jamais les Françaises n'ont franchi le stade des demi-finales. Et il semblerait que ce ne soit pas encore pour cette fois. En effet, pour aller chercher une finale historique, il faudra tout simplement battre l'Angleterre... en Angleterre.
Trop d'écart
Mission impossible ? C'est tout comme. En effet, les chiffres ne sont clairement pas en faveur de la France. Les Red Roses restent en effet sur 14 victoires d'affilée dans cette confrontation, et il faut tout simplement remonter à 2018 pour voir une victoire des Bleues dans cette affiche.
Les deux matchs de l'année 2025 attirent toutefois l'attention. En avril, les deux nations phare du rugby féminin en Europe se sont croisées - quasiment comme tous les ans - pour déterminer qui allait remporter le Tournoi des 6 Nations. Le score serré (43-42) laisse à penser que la partie a été de même, mais il faut le nuancer.
Les Red Roses menaient 43-28 à dix minutes du terme, avant de relâcher les pédales et de manquer d'offrir une victoire surprise. Mais elles avaient dominé le match à leur main, et clairement, elles avaient pêché par suffisance. Un état de fait que les Anglaises ont clairement rectifié lors de la dernière confrontation en date, pas plus tard que le mois dernier en amical.
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À Mont-de-Marsan, les Françaises ont pris une volée de bois vert, s'inclinant 6-40. C'était l'unique match de préparation des Bleues, mais elles pouvaient mesurer alors le chemin qui restait à parcourir, sachant que des retrouvailles auraient normalement lieu en demi-finales. Mais cette défaite ne peut être effacée de par sa physionomie.
Quatre fois, les Bleues se sont fait humilier devant. Pénaltouche, ballon porté, groupé pénétrant inarrêtable, essai. Terriblement simple, terriblement efficace. Les Françaises n'avaient jamais trouvé la clé, mais, après la rencontre, elles promettaient de le faire d'ici au rendez-vous du jour.
La Méthode Coué comme seul argument
On a vraiment du mal à y croire, et encore plus après le quart de finale. L'Irlande n'était, sur le papier, pas un adversaire menaçant, mais les Vertes sont passées proches de faire l'exploit. Et c'est principalement grâce à leur paquet d'avants qu'elles ont failli y parvenir.
Les Bleues ont passé la majeure partie de la rencontre à encaisser les vagues adverses, arc-boutées sur leur ligne. Alors certes, la séquence en fin de première période durant laquelle elles ont tenu bon pendant plus de huit minutes sans encaisser d'essais a pesé lourd dans le résultat final, mais ce n'était "que" l'Irlande. Une équipe qui en avait pris 49 dans son stade par l'Angleterre pas plus tard qu'en avril dernier.
Pourtant, l'optimisme est de mise, comme en témoignent les déclarations de Charlotte Escudero à Midi Olympique. Quand on lui demande quelles solutions vont être apportées, la réponse est évidemment positive.
"On a une petite idée ! (rires) Avec David, les leaders de touche essayent de trouver des solutions. Donc on va innover, essayer d’ajouter un petit truc en plus pour ce match-là. On espère que ça va marcher parce que c’est vrai qu’elles sont quand même beaucoup plus solides que nous et dès qu’elles enclenchent un ballon porté, c’est compliqué de les contrer. On va essayer de les surprendre."
Et quand on en vient à aborder la possibilité d'une victoire, la Méthode Coué est savoureuse.
"Cela fait tant d’années qu’on leur coure après que, cette fois, ce serait vraiment incroyable. Tout y serait et ce serait dingue. On joue au rugby pour ça, on a envie et on y croit. J’ai l’impression qu’on a une confiance que nous n’avons pas d’habitude au sein du groupe. C’est comme si rien ne pouvait nous arrêter. Je pense qu’on est prêtes comme jamais on l’a été d’autant plus que le chemin a été semé d’embûches ! J’espère que cela finira en apothéose."
Mais sans Lina Queyroi, blessée, sans Axelle Berthoumieu et la capitaine Manaé Feleu, suspendues, et avec en prime le forfait de dernière minute de Joanna Grisez, match winner du quart de finale, la Méthode Coué ne suffira pas. Soit les Bleues ont vraiment trouvé un moyen efficace de contrer les Anglaises, soit elles vont prendre la marée. Et jusqu'à preuve du contraire, on penche pour la deuxième solution...
Les compositions de France - Angleterre
XV de France
XV de départ : 15. Morgane Bourgeois ; 14. Kelly Arbey, 13. Nassira Konde, 12. Gabrielle Vernier, 11. Marine Ménager (c) ; 10. Carla Arbez, 9. Pauline Bourdon-Sansus ; 7. Léa Champon, 8. Téani Feleu , 6. Charlotte Escudero ; 5. Hina Ikahehegi, 4. Madoussou Fall Raclot; 3. Rose Bernadou, 2. Agathe Gérin, 1. Yllana Brosseau.
Remplaçantes : 16. Élisa Riffoneau, 17. Annaëlle Deshaye, 18. Assia Khalfaoui, 19. Taïna Maka, 20. Séraphine Okemba, 21. Alexandra Chambon, 22. Lina Tuy 23. Émilie Boulard.
XV d'Angleterre
Le XV de départ : 15. Ellie Kildunne; 14. Jess Breach, 13. Megan Jones, 12. Tatyana Heard, 11. Abby Dow; 10. Zoe Harrison, 9. Natacha Hunt; 7. Sadia Kabeya, 8. Alex Matthews, 6. Zoe Aldcroft (c); 5. Abbie Ward, 4. Morwenna Tallong; 3. Maud Muir, 2. Amy Cokayne, 1. Hannah Botterman
Remplaçants : 16. Lark Atkin-Davies, 17. Kelsey Clifford, 18. Sarah Bern, 19. Rosie Galligan, 20. Maddie Feaunati, 21. Lucy Packer, 22. Holly Aitchison, 23. Helena Rowland