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"Le format de la Champions Cup n'est pas parfait, mais il est très bon", pour le directeur général de l'EPCR

Jacques Raynaud en 2023.
Jacques Raynaud en 2023.ASHLEY WESTERN/Colorsport/DPPI via AFP
"Pas de révolution, mais des ajustements" : avant les demi-finales de Champions Cup et de Challenge Cup ce week-end, le directeur général de l'instance organisatrice (EPCR), Jacques Raynaud, défend dans un entretien à l'AFP l'intérêt sportif de ses compétitions, au format "pas parfait" mais "très bon".

Que répondez-vous aux critiques sur le format actuel des poules de Champions Cup, avec 16 qualifiés sur 24 participants ?

"Nous sommes à la troisième saison de ce format, il n'est pas parfait mais les retours majoritaires que nous avons est qu'il est très bon. Il maximise les rencontres internationales, entre clubs d'une culture différente, d'une ligue différente : on joue d'autres nations, d'autres rugbys. Depuis deux ans, il y a eu un seul match sans enjeu à la fin de la quatrième journée de poules. C'était un des gros reproches (sur les formats précédents), les gens oublient qu'il pouvait y avoir des journées 5 et 6 avec des matches sans enjeu. Il y a bien évidemment de temps en temps des écarts un peu trop grand, des équipes qui ne se présentent pas au meilleur de leur forme, mais ce sont une ou deux exceptions".

Le format est-il amené à évoluer ?

"Pas tellement dans les phases de poule, plutôt dans l'enchaînement entre les huitièmes et les quarts. Il y a des discussions très avancées pour savoir est-ce qu'on n'adopterait pas le système à la française des barrages (sur le modèle des phases finales de Top 14), plutôt que d'enchaîner d'une semaine à l'autre un bloc huitièmes et quarts, qui pose des difficultés en billetterie, en logistique... On se pose la question aussi de ne pas reverser les 5es de poules en Challenge Cup. Ces discussions sont entre les mains du comité où il y a les représentants des trois ligues et des fédérations. Il ne s'agit pas de révolution, mais d'ajustements sur une formule qui donne beaucoup de satisfaction".

Est-il à l'ordre du jour de réduire le nombre d'équipes, comme le souhaite le président de la LNR Yann Roubert ?

"C'est une des voies dans ce chantier de premiumisation de la Champions Cup. Une solution à moyen terme effectivement est de revenir à 16 ou 18 équipes comme auparavant. C'est une réflexion, elle n'est pas aboutie. La premiumisation de la Champions Cup est un vrai chantier, qui peut prendre plusieurs formes dont celles-ci, mais mettra plus de temps à se mettre en place".

Les Sud-Africains ont été éliminés dès les poules en Champions Cup, le Leinster n'a encaissé aucun point en phase finale, les Anglais souffrent de la comparaison avec les clubs français... Que pensez-vous de la compétitivité de la Champions Cup ?

"Les Coupes produisent quand même une belle diversité, elles sont le reflet des forces en présence et de l'état de forme. Ça représente à la fois la force du rugby français, le bon parcours de certaines équipes du Rugby United Championship, et puis les Anglais sont toujours là. On a un cycle Leinster comme on a eu un cycle Munster. C'est une équipe, comme certaines équipes françaises, pensée et bâtie pour cette compétition. Mais je pense qu'aujourd'hui on ne peut pas tirer des conclusions sur un seul match ou sur une phase. J'ai vu aussi le Leinster en difficulté en janvier contre Clermont. En tant qu'organisateur, on essaie de regarder le temps long. Il y a eu un cycle Saracens, Toulouse, Toulon, la Rochelle, où ces équipes paraissaient intouchables.

Pour les Sud-africains, la première année (où ils rejoignent les compétitions, en 2022/2023), ils ont eu deux équipes en quarts, la deuxième année ils ont gagné un titre (les Sharks en Challenge Cup en 2024, ndlr). Cette année, tout le monde est déçu. Ils ont lancé une réflexion sur le sujet, ils analysent. Ne vous méprenez pas sur les Sud-Africains : ça ne leur suffit pas d'avoir les Coupes du monde, ils veulent gagner la Champions Cup".