Pour le RC Vannes, le weekend dernier était un évènement. Promu en Top 14 à l'intersaison, le club breton a décroché son premier succès à l'extérieur. Mais pour le Stade Rochelais, cette défaite à domicile est venue sanctionner un début de saison hésitant, et pas à la hauteur des ambitions du club.
Pourtant, après cinq journées, tout allait très bien dans le meilleur des mondes sur la Côte Atlantique. Quatre victoires, seul le Stade Toulousain avait battu les Maritimes, l'attaque était clairement percutante (deux matchs à plus de 40 points), une victoire référence sur le terrain du Racing 92 (qui ne l'était finalement pas vu la forme de l'adversaire, mais c'est un autre sujet), de quoi envisager la suite avec sérénité.
Depuis ? 4 défaites sur les six dernières journées de Championnat, un fond de jeu délité, peu de moments marquants et en point d'orgue cette défaite contre Vannes donc, dans un match que les Rochelais ont eu en main avant de défaillir, et de se voir châtiés en mêlée, l'un de leurs points forts, pour se faire assommer de pénalités décisives.
Bien sûr, Ronan O'Gara était attendu en conférence de presse, mais pas de véritable esclandre de l'Irlandais. "On a pris une leçon ce soir. Le rugby, c’est l’engagement, l’appétit et la volonté. Ce sont trois valeurs hyper importantes et on a manqué des trois ce soir." Un discours qui traduit bien le problème de La Rochelle : une équipe de sénateurs, qui pensait pouvoir dominer un promu uniquement sur son nom, ses acquis et son expérience, et qui n'a pas mis les éléments nécessaires à un match de rugby.
Le tout juste avant l'ouverture de la Rugby Champions Cup, que les Maritimes ont remporté en 2022 et 2023, et qui ont fait d'eux ce qu'ils sont, des géants du rugby européen. Sur le papier en tout cas. Mais s'ils ne parviennent pas à dominer Vannes, promu, comment pourraient-il prétendre dominer Bath, finaliste de la Premiership anglaise l'an dernier ?
Une équipe qui a justement le jeu d'avants comme une de ses principales armes. Vu comment la mêlée rochelaise s'est faite bouger le weekend dernier, cela fait déjà transpirer quelque peu. Mais surtout une équipe qui n'a perdu qu'une fois en sept matchs de Premiership cette saison et qui figure en tête donc (à égalité avec Bristol qui a pourtant cédé deux fois mais a amassé les bonus).
Le dernier match de Bath est la parfaite illustration de cette équipe : trois essais, trois fois par les avants et leur domination dans le domaine des rucks et surtout des groupés pénétrants. Une équipe qui n'est clairement pas la plus spectaculaire du rugby actuel malgré la présence d'un certain Finn Russell à l'ouverture, mais qui est diablement efficace.
Et puisque tout va mal côté rochelais, Paul Boudehent, révélation de la tournée d'automne avec le XV de France, est blessé et forfait pour cette rencontre. Néanmoins, le capitaine Grégory Alldritt sera de retour, mais cela sera-t-il suffisant ? Car tout cela ressemble à la saison dernière, quand La Rochelle avait abordé la Champions Cup cahin-caha, pour perdre ses deux premiers matchs, se qualifier de justesse avant de périr en quarts et manquer donc le triplé. Un déroulé qui sera forcément dans toutes les têtes.
Certes, l'an passé, les Maritimes avaient débuté par le Leinster, mais cette fois encore, c'est un gros morceau sur leur route. Et surtout un test de caractère. Comme le dit Ronan O'Gara "Il y a un moment où on a besoin de prendre nos responsabilités". L'occasion est toute trouvée.
La compo du Stade Rochelais
15. Dulin ; 14. Nowell, 13. Seuteni, 12. Danty, 11. Leyds ; 10. West, 9. Kerr-Barlow ; 7. Haddad, 8. Alldritt (cap.), 6. Jegou ; 5. Skelton, 4. Lavault ; 3. Atonio, 2. Latu, 1. Wardi.
Remplaçants : 16. Lespiaucq, 17. Penverne, 18. Colombe, 19. Douglas, 20. Botia, 21. Berjon, 22. Reus, 23. Thomas.