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En Bleu ou à l'UBB, Moefana a "franchi un cap" sur le terrain et en dehors

En Bleu ou à l'UBB, Moefana a "franchi un cap" sur le terrain et en dehors
En Bleu ou à l'UBB, Moefana a "franchi un cap" sur le terrain et en dehorsFRANCK FIFE/AFP
Centre de devoir d'ordinaire taiseux de Bordeaux-Bègles, qui reçoit l'Ulster dimanche en Champions Cup, Yoram Moefana explique à l'AFP avoir changé de dimension avec les Bleus, titrés lors du Tournoi des six nations, mais aussi en dehors où il a "appris à prendre la parole".

Q: Pensiez-vous vivre un Tournoi aussi plein et intense ?

R: "Non, pas forcément. J'ai eu la chance de faire partie du groupe qui a gagné le Grand Chelem en 2022. Le fait d'y avoir goûté donne toujours envie d'y regoûter. Cette année, on a manqué le coche en Angleterre et il fallait vraiment sortir le meilleur de nous-mêmes pour aller chercher la victoire, ce qui n'est pas facile les années impaires avec trois matches à l'extérieur. Franchement, on s'est régalé du début jusqu'à la fin."

Q: Lors des précédentes éditions, vous alterniez centre ou ailier, sur le banc ou en tribune. Là, vous êtes devenu indiscutable en 12 (premier centre)...

R: "Indiscutable, je ne pense pas. Parce qu'on voit qu'on a beaucoup de centres en France qui sont de haut niveau. Les années précédentes, c'était des années d'apprentissage. 12, c'est le poste où je joue le plus en club, où j'ai un peu plus de repères. Les entraîneurs m'ont fait confiance, j'étais un peu plus relâché par rapport aux années précédentes. J'ai entamé ce tournoi en me disant +ne sois pas crispé, joue sans pression, juste pour t'amuser+."

Q: Pensez-vous avoir franchi un cap ?

R: "Je pense que j'ai franchi un cap depuis le début de saison, en club notamment où j'ai appris à prendre la parole. Quand on joue centre, il faut parler un peu plus sur le terrain mais aussi en dehors, lors des réunions où j'essaie de participer. De nature, je n'aime pas trop parler, sauf avec mes potes. Quand je commence à parler en public ou dans un lieu où je ne suis pas forcément à l'aise, je n'arrive pas trop à m'exprimer. Mais là, ça va de mieux en mieux, c'est quelque chose que j'ai travaillé quand on a fait la préparation et depuis, j'arrive de mieux en mieux à m'exprimer."

Q: Ce changement est dû à quoi selon vous ?

R: "L'âge, l'expérience, j'ai pris un peu de maturité. C'est mon évolution et il faut que je continue à travailler parce que rien n'est acquis. Le plus important, c'est de rester performant et surtout de garder les pieds sur terre."

Q: Il y a un risque que cela vous monte à la tête ?

R: "Je ne pense pas parce que j'ai des oncles (Sipili, Kito, Thiaki et Tapu Moefana, ndlr) qui sont là pour ça, pour me remettre dans le droit chemin. Ils ont toujours été là pour moi. Ça ne risque pas d'arriver."

Q: 100 % de titularisation cette saison, 85% de victoires, ce sont des chiffres qui parlent…

R: "Je me sens de mieux en mieux mais c'est aussi grâce à la dynamique de l'équipe. Le début de saison en club m'a permis d'avoir de la confiance, ce qui a rejailli en équipe de France où je connais tous les mecs depuis quatre ou cinq ans. Ce sont vraiment de gros joueurs, des mecs fantastiques avec lesquels on essaie de trouver des connexions. Quand tu joues avec des coéquipiers de club, que tu connais leurs points forts, c'est plus facile."

Q: Vous avez fait un parcours parfait en poules en Champions Cup, sentez-vous que cette année peut être la bonne pour vous ?

"Chaque année, on joue la Champions Cup pour aller chercher quelque chose au bout. On sait tous que les phases finales n'ont rien à voir avec les phases de poules. L'Ulster, on l'a battu presque facilement en poules, on pourrait se dire que ça va être facile mais il ne faut pas tomber dans ce piège. Chaque équipe a une mentalité différente en phases finales, tout le monde est conscient de ça. Il n'y a pas un joueur qui prend ce match à la légère. On l'a vu l'an dernier contre les Harlequins (qui ont battu l'UBB en quart 42-41, NDLR), tout le monde a appris de cette défaite."

Propos recueillis par Raphaël PERRY - © Agence France-Presse