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Flamboyant, le XV de France manque de peu l'exploit en Nouvelle-Zélande

Les Bleus proches de l'exploit.
Les Bleus proches de l'exploit.Sanka Vidanagama / AFP
Alors qu'on lui promettait l'enfer, le XV de France a fait mieux que résister à la Nouvelle-Zélande. Dangereux jusqu'au bout, les Bleus se sont tout de même inclinés, mais ont prouvé leur valeur à Dunedin (31-27).

Début de la tournée d'été du XV de France ce samedi matin. Trois test-matchs prévus en Nouvelle-Zélande, à commencer donc par cette première opposition avec les All Blacks. Sans les cadres, avec un groupe hétérogène, on se demandait quel visage les Bleus allaient proposer, après avoir été tancés dans la semaine pour avoir osé venir sans leurs "stars".

En moins d'une minute, les Blacks perdaient néanmoins Sevu Reece, sonné, mais l'entrée de Damian McKenzie n'était pas forcément une bonne nouvelle. Néanmoins, le début de match des Bleus était intéressant, et un ballon gratté par Gabin Villière offrait à Joris Segonds les trois premiers points (8e). Les Blacks, eux, ne trouvaient pas de rythme, et étaient plutôt bien contenus en défense.

Et quand ils trouvaient une faille via une valise de Cam Roigard pour envoyer Jordie Barrett à l'essai, la vidéo venait au secours des Bleus (17e). C'est alors que Théo Attissogbe déchirait le rideau défensif en première main, Émilien Gailleton puis Gaël Fickou échouaient de peu, mais c'est Mickaël Guillard qui aplatissait en force (18e). 

Problème, les Bleus cafouillaient leur sortie de camp, les Blacks récupéraient le cuir, pilonnaient la ligne jusqu'à ouvrir l'espace pour Will Jordan, qui pointait en coin (21e). Ainsi, la Nouvelle-Zélande, encore menée de trois points, reprenait le contrôle du match. Et après une pénaltouche pourtant bien contenue, McKenzie slalomait dans la défense et Tupou Vaa'i concluait entre les perches (27e). 

Néanmoins, les Bleus ne renonçaient pas et retournaient jouer dans le camp adverse, permettant à Nolann Le Garrec de faire recoller à un point. Mais les Blacks remettaient le pied sur l'accélérateur pour tenter de faire l'écart avant la pause. Ce qui finissait par être le cas sur une action à plus de dix temps de jeu, magnifiée par une prise d'intervalle de Jordan pour envoyer Jordie Barrett aplatir en coin (mi-temps : 21-13). 

Profitant d'un en-avant néo-zélandais sur le coup d'envoi, les Bleus retournaient jouer dans le camp adverse, lançaient une offensive à base de jeu à une passe, jusqu'à concentrer la défense pour ouvrir l'espace à Gabin Villière, qui relançait le match en moins de trois minutes. 

Vexés, les Blacks se ruaient à l'attaque, et Cam Roigard enfumait la défense, mais Villière venait sauver le coup. Mais ce n'était que repousser l'échéance, puisque sur l'action suivante, les avants pilonnaient la ligne et Will Jordan récompensait leur travail (47e). Le bal des remplacements débutait alors, et sur son premier ballon, Jacobus van Tonder perforait la défense, mourait à un mètre de la ligne, mais les avants arrivaient au soutien et c'est un autre entrant, Cameron Woki, qui terminait le travail (50e). 

Les Bleus étaient au niveau, indiscutablement. Costauds en défense, performants dans les rucks, ils forçaient les Blacks à hausser encore le curseur d'intensité. Mais un en-avant volontaire de Villière (56e) débouchait sur un carton jaune et promettait dix minutes compliquées. La punition manquait de tomber d'emblée, mais Billy Proctor échappait le ballon au moment d'aplatir. Les remplaçants néo-zélandais donnaient alors leur pleine mesure, les Bleus étaient acculés, et finissaient par craquer sur un essai de l'inévitable Will Jordan, qui s'offrait un triplé... refusé à la vidéo (63e). 

Les Bleus n'avaient donc pris aucun point en infériorité numérique. Ils résistaient magnifiquement, à l'image d'un Théo Attissogbé royal dans sa couverture. Contraints d'assurer la victoire, les Blacks devaient se résoudre à prendre les points au pied, et Beauden Barrett donnait 4 points d'avance à 8 minutes du terme. Le temps de lancer les dernières cartouches côté français, mais il n'en sera rien : les Bleus ne parviendront pas à faire l'exploit, et s'inclinent 31-27. Mais il n'y a vraiment, vraiment pas à rougir.